Abdelmalek Sellal est d�termin� � donner un grand coup de pied dans la fourmili�re : �J�ai charg� le gouverneur de la Banque d�Alg�rie et l�ensemble des banques de proposer, mais surtout de mettre en �uvre imm�diatement un nouveau r�glement qui permettra de fluidifier le syst�me bancaire et des facilitations en termes d�octroi de cr�dits et de gestion quotidienne.� Kamel Amarni - Alger (Le soir) - Le Premier ministre faisait cette annonce jeudi dernier, lors d�une rencontre �multipartite � qui a regroup�, � la r�sidence El-Mithak � Alger, le gouvernement, l�UGTA, les principales organisations patronales ainsi que le gouverneur de la Banque d�Alg�rie. �Nous avons tenu un conseil interminist�riel dans ce sens, la semaine derni�re�, pr�cisera Sellal qui se distingue de tous ses pr�d�cesseurs par son style direct et pour le moins original. �Moi, je suis un homme pragmatique�, r�p�tait-il souvent, invitant d�ailleurs ses interlocuteurs � lui �pargner les longs discours ! �Vas-y directement vers l�essentiel ya si Madjid�, dira-t-il, par exemple, au patron de l�UGTA. �Faites un effort de synth�se�, � un autre intervenant ! Lisez-nous juste la conclusion�, pour un autre encore. Et pour tout le monde : �Dites-moi o� �a cale pour qu�on puisse intervenir.� C�est d�ailleurs avec cette franchise crue qu�il d�nonce le fonctionnement du syst�me bancaire national, l�un des plus obsol�tes au monde. �Je ne vois vraiment pas pourquoi une banque demande des dossiers. Ce n�est pas son r�le. Les tracasseries que rencontrent les citoyens qui veulent d�poser leur argent ou qui veulent en emprunter doivent absolument dispara�tre. Le contr�le n�est pas le r�le de la banque mais celui de l�Etat.� La rigidit� du syst�me bancaire est un frein r�el � l�investissement et la relance �conomique, mais pas le seul obstacle, cela �tant. Les entreprises �galement n�ont pas �t� �pargn�es par le Premier ministre. �Je ne vois vraiment pas pourquoi une entreprise demande l�extrait de naissance num�ro 12 pour un demandeur d�emploi.� Il d�cline ensuite quelques statistiques qui illustrent parfaitement l��norme retard qu�accuse l��conomie nationale : �Le recensement effectu� par le gouvernement fait �tat de 15% seulement des entreprises qui sont connect�es � internet, 9% seulement ont une adresse mail.� C�est inadmissible, fera-t-il remarquer, dans un monde o� la concurrence est f�roce, de ne pas ma�triser et de ne pas investir dans les nouvelles technologies. �Parler de l�apr�s-p�trole, c�est de la d�magogie� Sellal affirme que l�une des priorit�s de son gouvernement est la cr�ation d�un climat propice aux affaires car �l�ambiance g�n�rale est favorable pour notre �conomie�. Seulement, poursuit-il, �il y a ce paradoxe qui distingue notre �conomie : bonne sur le plan macro�conomique avec une situation financi�re stable et m�diocre au plan micro�conomique�. Le chef de l�ex�cutif trouve inacceptable que l�on atteigne � peine 2,5% comme taux de croissance pour 2012. �Nous avons les capacit�s de r�aliser un taux � deux chiffres et ce n�est pas de la d�magogie.� Ce que Sellal trouve d�magogique, d�magogique, en revanche, c�est de parler de l�apr�s-p�trole. �Moi je ne suis pas de ceux qui vous parleront de l�apr�s-p�trole, cette chanson que l�on nous ressasse depuis 1962. C�est de la d�magogie. Moi je parle du d�veloppement avec le p�trole. � Le Premier ministre invite ses interlocuteurs � faire de l�ann�e 2013 celle �d�un vrai pacte de croissance. Les chiffres sont l� : la croissance est � seulement 2,5%, mais l�inflation est � 9% en raison de l�effort fait par l�Etat en termes d�augmentation des salaires et elle baissera en 2013. Le taux de ch�mage est, quant � lui, de 10%. L�ambiance globale fait donc que nous n�avons pas le droit de rester l� o� nous en sommes. Le gouvernement est en tout cas l� pour faciliter la t�che au monde des affaires car, 700 000 entreprises seulement (PME PMI) en Alg�rie, c�est tr�s peu, et on doit absolument faire beaucoup plus�. A plusieurs reprises, Sellal s�engageait du reste � combattre la bureaucratie excessive qui plombe notre �conomie. �Nous avons trop tard� pour adh�rer � l�OMC� Autre tabou nargu� par le Premier ministre, l�adh�sion de l�Alg�rie � l�OMC (Organisation mondiale du commerce). �Soyons s�rieux ! Nous sommes, avec le Y�men, la Cor�e du Nord, la Libye et peut-�tre le Bangladesh, le seul pays dans le monde qui n�a pas encore adh�r� � l�OMC. Il faut savoir dans cette histoire de l�OMC que, plus on tarde � y adh�rer, plus �a se compliquera pour nous. Dans cette affaire de l�OMC, il faut �tre responsable�, tranche Abdelmalek Sellal annon�ant, de fait, la proche int�gration de l�Alg�rie � l�OMC. �C�est d�ailleurs dans l�int�r�t m�me de vos entreprises�, lancera-t-il en direction des responsables des organisations patronales�. Selon lui, les h�sitations de mise jusque-l� rel�vent plus du domaine des pr�jug�s que du pragmatisme �conomique. �Le tout est de savoir y �voluer � l�int�rieur. Tous les pays le font et, croyez-moi, quand ils veulent qu�un produit n�entre pas chez eux, eh bien il n�entrera jamais !�