Le pr�sident Fran�ois Hollande, qui arrive � Alger demain mercredi, a fait pr�c�der sa visite d�Etat de deux jours d�une missive qui met un petit baume au c�ur de Josette Audin, veuve du math�maticien communiste Maurice Audin enlev�, tortur�, assassin� en 1957 par les barbouzes de Paul Aussaresses et, depuis, port� disparu. Le quotidien fran�ais l�Humanit� a rapport� dans son �dition d�hier lundi que, dans une lettre re�ue vendredi par la veuve Audin, Hollande s�est engag� pour �un devoir de v�rit�. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Apr�s 53 ann�es de qu�te �perdue de v�rit�, Josette Audin peut enfin esp�rer faire son deuil. Le pr�sident fran�ais, qu�elle avait saisi par lettre en ao�t dernier, ne s�est pas, contrairement � son pr�d�cesseur au Palais de l�Elys�e, Nicolas Sarkozy, d�rob� devant la sollicitation. Par retour de courrier, il a inform� la veuve du math�maticien communiste, engag� aux c�t�s des Alg�riens dans leur combat lib�rateur, que �50 ans apr�s la fin de la guerre d�Alg�rie, l�Etat fran�ais doit faire face � ses responsabilit�s et au devoir de v�rit� qui lui incombe envers vous et votre famille d�abord, mais �galement envers l�ensemble des citoyens� et qu�il a charg� �Jean- Yves le Drian, ministre de la D�fense, de vous recevoir afin de vous remettre en mains propres l�ensemble des archives et documents en sa possession relatifs � la disparition de votre mari�. Si l�engagement de Fran�ois Hollande est � appr�cier comme un pas vers la connaissance de la v�rit� sur l�assassinat de Maurice Audin, il n�en demeure que le chemin � y parcourir peut s�av�rer long. Josette Audin a inform� que le ministre fran�ais de la D�fense ne l�a toujours pas contact�e. Elle ne sait �galement quels types de documents il lui remettra. Au fait, la grande interrogation est de savoir si la recommandation de Hollande � son ministre de la D�fense est synonyme de lev�e de secret d�fense ou de simple mise � disposition de documents d�classifi�s. La crainte, en effet, est qu�il n�y aurait pas de traces �crites des ex�cutions sommaires, comme celle dont avait fait l�objet Maurice Audin. Mais � d�faut, il y a toujours possibilit� de savoir la v�rit� � travers les t�moignages d�acteurs toujours en vie. Une v�rit� au demeurant approch�e par les r�v�lations du colonel Godart, ancien commandant de la zone Alger-Sahel, lesquelles contredisent la version coloniale officielle de ce que Maurice Audin se serait �vad� au cours d�un transfert. La v�rit� est peut-�tre enfouie dans les souvenirs douloureux du sous-lieutenant G�rard Garcet, ancien aide de camp d�Aussaresses. L�aide de camp, aujourd�hui octog�naire, est toujours de ce monde. Josette Audin ne force pas son optimisme. Elle a dit attendre de voir la nature de l�hommage que le pr�sident Hollande rendra � la m�moire de son d�funt mari place Audin, au centre d�Alger.