Avec une industrie qui contribue � moins de 5 % au PIB, une facture d�importation en produits agroalimentaires qui varie entre 40 et 50 milliards de dollars par an et de 12 � 14 milliards de dollars pour les services, l�industrie nationale, estiment les experts, �agonise�. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L�industrie nationale a-t-elle encore une chance de sortir de sa l�thargie ? Pour �sauver� l�industrie nationale, le ministre de l�Industrie, de la PME et de la Promotion de l�investissement a ouvert des discussions avec des experts pour tenter de relancer ce secteur. Le constat de trois experts (Mme Nac�ra Haddad, experte et pr�sidente de l�Association des femmes chefs d�entreprises (SEVE), M. Malek Serrai, expert international et M. Idriss Yalaoui, vice-pr�sident de l�Association nationale de consultants en entreprise), r�unis hier lors d�une table ronde sur le red�ploiement du secteur de l�industrie initi�e par le quotidien DK News, est sans appel : �notre industrie est sinistr�e�. Pour les intervenants, le gouvernement doit agir vite et efficacement pour atteindre son but. Selon eux, c�est le climat des affaires en Alg�rie qui est contraignant et non pas la r�gle des 49/51. Mme Nac�ra Haddad qui a particip� aux commissions de consultations, initi�es par le ministre de l�Industrie, a propos� de faire un diagnostic sur notre industrie pour pouvoir apporter un traitement. Selon elle, le gouvernement �doit prendre des d�cisions et des mesures tr�s fortes et courageuses�. Parmi les propositions qu�elle dit avoir expos�es lors des travaux des commissions, la r�vision du code des march�s publics et du commerce. �Nous avons de l�argent mais pas la technologie. Pourquoi nous ne trouvons pas les moyens d�importer la technologie ?� a-t-elle indiqu�. Le d�veloppement de l�industrie, dit-elle, passe syst�matiquement par le d�veloppement des potentialit�s locales dont le r�le revient aux walis. La conf�renci�re appelle aussi � une �quit� des chances entre les secteurs public et priv�. La part du secteur priv� dans l�industrie est de 30 � 40% et sa part dans l�agroalimentaire repr�sente 80%, c�est un acteur, estime l�intervenante, incontournable mais qui ne b�n�ficie pas des m�mes mesures que celles du secteur public. Mme Haddad s�interroge sur les sanctions appliqu�es aux entreprises mais ne sont pas appliqu�es envers l�administration. �Pourquoi l�obligation de r�sultats est obligatoire pour les entreprises et non pour l�administration� s�interroge-t-elle. M. Yalaoui de son c�t�, a rappel� que l�Alg�rie compte pr�s de 800 000 PME dont 50% sont de toutes petites entreprises (TPE). �800 000 PME pour 36 millions d�habitants c�est de l�indigence� a-t-il dit. L�intervenant a �galement indiqu� que les pouvoirs publics ont inject� 380 milliards de dinars pour redynamiser les entreprises. �Ce programme tablait sur la mise � niveau de 4000 entreprises par an, or depuis 2010, nous n�avons m�me pas atteint les 1 000 entreprises �. M. Yalaoui estime qu�il y a beaucoup de choses � faire, il faut prendre des d�cisions s�rieuses en tenant compte des d�cisions qui n�ont pas donn� de r�sultat. Or nous sommes entrain de r�p�ter les m�mes actions du pass�. C�est du copi�-coll� qui ne nous donne pas beaucoup d�espoir�. M. Serrai qui appelle � l�all�gement des proc�dures bancaires et administratives, estime qu�il faudrait commencer par r�habiliter certains secteurs prioritaires comme ceux du textile, du cuir et de l�agroalimentaire. Ce dernier estime que les sommes d�argent colossales que l�Alg�rie s�appr�te � injecter pour la recherche dans le gaz de schiste doivent �tre orient�es vers l�investissement dans les PME.