Fin de la cohabitation entre le parti islamiste Ennahda et son alli� le Congr�s pour la r�publique (CPR) du pr�sident Marzouki. Ce dernier a r�solu, apr�s avoir prof�r� la menace, de retirer ses ministres, au nombre de trois, du gouvernement de Hamadi Jebali. Un cran de plus dans la crise politique qui paralyse le pays. Politiquement, la Tunisie tangue dangereusement. D�j� fortement instable, elle l�est devenue davantage apr�s l�assassinat mercredi dernier de l�opposant Chokri Bela�d. Un assassinat politique qui a mobilis� massivement les Tunisiens contre le parti islamiste Ennahda. Mais qui a aussi provoqu� une fracture, visiblement irr�m�diable, dans le parti islamiste. Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, num�ro 2 d�Ennahda, press� d�j� par le Congr�s pour la R�publique (CPR) de renouveler les portefeuilles des affaires �trang�res et de la justice, a point� mercredi un glaive dans le dos de son propre parti, en annon�ant la dissolution de son gouvernement et la nomination d�un cabinet de technocrates. L�annonce n�a non seulement pas plu � Ennahda qui a signifi� qu�il s�opposait � la perspective mais n�a pas aussi prolong� la patience du parti du pr�sident Marzouki. Ennahda a fait savoir qu�il n��tait pas question de dissoudre le gouvernement. Et le Congr�s pour R�publique devait mettre sa menace � ex�cution. Le pr�sident du conseil national du parti, Chokri Yacoub, a annonc�, hier dimanche, que la d�cision est prise de se retirer du gouvernement. Une d�cision qui devra �tre annonc�e aujourd�hui en conf�rence de presse. Le CPR comptait trois ministres et deux secr�taires d�Etat dans le gouvernement. Au-del� de la crise gouvernementale que ce retrait provoque, il n�est pas dit qu�il n�arrange pas Premier ministre Hamadi Jebali qui a maille � partir avec sa propre formation politique. La d�fection des ministres du CPR, et �ventuellement ceux de l�autre alli� d�Ennahda, Ettakatoul, qui lui aussi d�sesp�re de voir intervenir le remaniement gouvernemental r�clam�, pourrait all�ger la t�che du Premier ministre qui, faisant fi de l�opposition de son parti, a d�cid� de dissoudre l�ex�cutif d�ici une semaine. A tout le moins, Hamadi Jebali se retrouve contraint de pourvoir aux portefeuilles vacants. La coalition gouvernementale s��tant d�sormais disloqu�e, il ne pourrait que puiser dans les rangs d�Ennahda. Chose qui sera fort difficile � admettre � une soci�t� tunisienne qui, vendredi, lors des fun�railles de Chokri Bela�d, s�est mobilis�e massivement pour dire out au parti islamiste. Et quand bien m�me la soci�t� tunisienne s�accommoderait d�un gouvernement fonci�rement islamiste, c�est la cohabitation entre la pr�sidence de la R�publique et le gouvernement qui sera probl�matique. Il reste le cas de figure o� Hamadi Jebali va au bout et nomme un cabinet de technocrates, l� c�est Ennahda qui vivra une crise interne qui verra s�opposer les mod�r�s, partisans du Premier ministre, et les radicaux.