Considérant que son contexte est porteur de risques majeurs, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) plaide pour le report du projet de révision constitutionnelle après l'élection présidentielle d'avril 2014. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune, qui présidait, hier, l'ouverture des travaux de la session annuelle de trois jours du plénum des cadres du parti, a réitéré la position déjà tranchée quant au caractère non prioritaire de ce projet de révision de la toute première loi du pays. Et pour elle, les arguments ne manquent pas pour ce faire dont, selon elle, le dévoiement des réformes politiques avec l'inversement des priorités. Et à Hanoune de ressasser une fois de plus sa chère revendication, la mise sur pied d'une Assemblée constituante à même, dira-t-elle, de consacrer, à travers une nouvelle constitution, le divorce d'avec le système politique du parti unique». Un système unique et inique à l'origine d'ailleurs, poursuivra- t-elle, du drame que vit le pays actuellement, dont le phénomène de la corruption qu'elle assimile à une pieuvre, et des accointances entre le milieu des affaires et le monde politique. La patronne du Parti des travailleurs dira plaider pour le report de ce projet de révision constitutionnelle, après les élections présidentielles de l'année prochaine dont elle souhaite que le dossier fasse l'objet justement, entre autres, de thèmes de campagne électorale des divers candidats. Mais son insistance sur le report de ce projet trouve sa raison principale dans la crainte que nourrit Hanoune de ce que le contexte régional fait de guerre et de tensions extrêmes à nos frontières, soit mis à profit par les multinationales et les forces impérialistes pour s'ingérer. Car pour elle, tout ce qui se trame dans la sous-région du Sahel est loin d'être motivé par un quelconque souci d'en finir avec le terrorisme, car il s'agit avant et après tout, de mobiles purement économiques. Les Occidentaux, Français et Américains en tête, visent à s'installer dans la région à l'effet d'exploiter à leur guise toutes les richesses souterraines inestimables, entre autres, or, phosphate et uranium, les seconds ont même obtenu d'installer une base aérienne au Niger. Surtout que l'actuel Parlement dans ses deux chambres est loin d'agréer Hanoune de par, notamment, le fait que la Chambre basse a vu le monde des affaires y prendre une place prépondérante à l'occasion des législatives du 10 mai dernier. Un milieu qui fait et fera tout pour remettre en cause bien des acquis, notamment sur le plan économique, donnant en exemple les débats ayant accompagné le projet portant exploitation des gaz non conventionnels que le PT soutient de toutes ses forces. «Les députés du FLN n'ont renoncé à leurs propositions allant dans le sens contraire de l'esprit de la mouture du gouvernement que sur injonction d'en haut», dira Hanoune qui renouvellera son soutien au Premier ministre dans son action allant dans le sens d'accorder davantage d'attention aux régions du sud du pays. Et pas seulement, puisqu'elle invitera Sellal à immuniser le pays de la menace extérieure, en tarissant toutes ses sources, notamment en matière d'emploi et de logement et de projets structurants, notamment dans le sud du pays, allant jusqu'à proposer une discrimination positive dans l'octroi des projets à l'effet, selon elle, «de rattraper l'immense retard accusé en la matière». Considérant la lutte contre la corruption comme un «vœu pieux», soutenant que «la Cour des comptes avec ses seuls 600 juges ne pouvant contrôler que 20 communes du pays», Hanoune s'interrogera sur les dernières sorties médiatiques de Abdelatif Benachenhou et de Hocine Malti. «Il aurait pu et dû parler du temps où il était en poste. N'est-il pas comme Khelil ?», s'interrogera-telle à propos de l'ex-Pdg adjoint de Sonatrach. La patronne du PT se montrera plus virulente à l'égard de l'ancien ministre des Finances et ex-conseiller économique à la présidence de la République, qu'elle accusera d'avoir voulu, lui, Khelil et Temmar, «privatiser le pays». «Le trio a ruiné le pays», dira-t-elle, allant jusqu'à qualifier les deux derniers «d'agents étrangers».