Après Ma vie à contre-Coran, Djemila Benhabib signe et persiste. Elle vient de publier un essai avec comme toile de fond ses sujets de prédilection : démocratie, liberté, laïcité, droit des femmes, montée de l'intégrisme, dérives de la charia, condition subalterne des femmes... Dans son préambule, elle écrit : «C'est devant l'intensité des débats dont j'ai été témoin alors que je faisais la promotion de Ma vie à contre- Coran que j'ai entrepris la rédaction de cet ouvrage. Bien que mon rejeton intellectuel continue de m'occuper, ce nouvel élan m'a emportée, exactement comme l'avait fait le premier. Je poursuis donc ma réflexion sur l'islam politique... J'ai décidé de prendre mes responsabilités et de faire le point sur l'ensemble de mes divergences intellectuelles avec une partie de la gauche et des féministes, et ce, quel qu'en soit le prix» (pages 25 et 27). L'auteure retrace l'histoire des peuples de culture musulmane et de l'implantation des Frères musulmans en Europe et en Amérique. Elle tire la sonnette d'alarme sur le nouveau visage du fanatisme religieux qui commence à poindre au Québec, la province canadienne où elle réside actuellement. Percée internationale de l'islam politique, hypocrisie des sociétés islamistes, drame de la lapidation, violence à l'égard des femmes au nom de l'islam... Djemila Benhabib lance le débat sur les questions brûlantes qui secouent le monde actuellement. Sous le titre : «La lapidation 100% halal», elle écrit à la page 149 : «(...) Comment des concepts forgés à Médine au VIIe siècle peuvent-ils continuer de déterminer, et ce, quinze siècles plus tard, l'armature juridique de la loi islamique, la charia ?» Elle évoque entre autres le cas de l'Iranienne Sakineh Ashtiani condamnée à mort par lapidation... Née en Ukraine d'un père algérien et d'une mère chypriote, Djemila Benhabib a grandi à Oran dans une famille de scientifiques engagée dans des luttes politiques et sociales. Condamnés à mort par les islamistes, les Benhabib s'exilent en France en 1994. Quant à la future militante, elle s'installe au Québec en 1997. Elle y poursuit des études en physique, en sciences politiques et en droit international. En 2009, elle publie son premier livre Ma vie à contre-Coran (Prix des écrivains francophones d'Amérique en 2009). Djemila a récemment publié L'Automne des femmes arabes aux éditions Koukou (2013). Sabrinal Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident, Djemila Benhabib, Editions Koukou, 2013, 800 DA, 334 P.