L'idée de la création de l'UGTA aurait germé dans l'esprit de Abane Ramdane en octobre 1955, par souci de ne pas abandonner le terrain à l'Union syndicale des travailleurs algériens (USTA), alors lancée par le MNA. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - L'architecte du Congrès de la Soummam est aussi l'artisan de l'Union générale des travailleurs algériens. C'est ce qu'a fait savoir hier, Tahar Gaïd, membre fondateur de l'UGTA. Ce dernier qui s'exprimait au forum du quotidien El Moudjahid, lors d'une rencontre organisée en hommage au martyr et syndicaliste Aïssat Idir, a démontré une fois de plus, combien Abane Ramdane était un homme visionnaire : «Le mouvement nationaliste algérien de Messali Hadj venait de lancer l'Union syndicale des travailleurs algériens, une initiative qui risquait de ratisser large parmi la classe ouvrière, aux dépens du FLN. C'est ainsi que Abane Ramdane a eu l'idée de créer l'UGTA aux côtés de Aïssat Idir, Boualem Bourouiba, Mohamed Flissi et autre pour contrecarrer le MNA.» De son côté, Abdelmadjid Azzi, ancien secrétaire général-adjoint de l'Union générale des travailleurs algériens, a rappelé combien la course fut rude entre l'USTA et l'UGTA pour adhérer à la Confédération internationale des syndicalistes libres (CISL). «L'USTA, appuyée par Force ouvrière française (FO), venait d'avoir son agrément le 16 février 1956, et voulait à tout prix rejoindre la CISL. De son côté, l'UGTA qui a réussi à se faire agréer huit jours plus tard, le 24 février de la même année, bénéficiait du soutien de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), du Syndicat des travailleurs marocains et autre. Mais, c'est finalement la candidature de l'UGTA qui a été retenue auprès de la Confédération internationale des syndicalistes libres», a-t-il souligné. A la fin de la rencontre, nombre de participants se demandaient si l'UGTA avait réellement pris, après 1962, le chemin tracé par ses initiateurs.