En ces temps de scandales touchant aux secteurs-clés de l'Etat, des scandales qui ont fini par rattraper même des ministres d'Etat, le thème choisi par l'Institut des sciences économiques et commerciales et des sciences de gestion de l'Université Akli-Mohand-Oulhadj concernant la bonne gouvernance ne pouvait laisser personne indifférent. Surtout pas le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaïtfa. Ce docteur d'Etat, qui a pendant plusieurs années lutté contre la corruption, était hier mercredi, présent pour rappeler aux centaines d'étudiants et autres professeurs et éminents docteurs, ses pairs dans le domaine, combien la question est cruciale en ces temps où la bonne gouvernance, surtout dans le cadre de la gestion rationnelle des deniers publics et des finances, est importante. L'hôte de l'Université de Bouira a, lors de sa brève allocution, appelé les professeurs et les initiateurs de ce colloque à sortir avec des recommandations que son département sera heureux de lire et d'appliquer, car émanant d'élites nationales activant pour le bien du pays. Ceci d'autant comme le rappellera M. Messaïtfa, que l'Algérie s'était inscrite dans cette perspective de la bonne gouvernance politique, sociale et économique, depuis le colloque international africain qui a eu lieu à Addis Abeba en 2008. D'ailleurs, il dira que le MAEP, le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs, est entré en application en 2012, plus particulièrement dans le domaine de la bonne gouvernance économique dans lequel l'Algérie s'est inscrite au même titre que plusieurs autres pays africains. En outre, l'orateur rappellera que l'Algérie œuvre dans le cadre de la bonne gouvernance, à inscrire son action dans une perspective de long terme, c'est-à-dire sur l'horizon 2030, en construisant des politiques économiques nationales solides, lucides et harmonieuses. Cela, rappelle l'orateur, ne saurait se faire sans l'implication de l'Université qui regorge de sommités et d'élites capables de produire des idées applicables sur le terrain, des politiques que les anglo-saxons appellent «Go to Actions», c'est-à-dire des idées qui mènent droit vers l'action, pas ces idées qui ne dépassent pas le stade des amphis. Au niveau du ministère de l'Intérieur, dira l'orateur, l'Etat s'attelle à instaurer des politiques d'une bonne gouvernance économique qui s'inscrivent dans la durée et qui assurent un développement local et durable au citoyen, une justice sociale, une bonne gestion démographique, une meilleure gestion des finances publiques avec des dépenses rationnelles, à moindre coût pour un résultat optimal. En somme, l'orateur, en universitaire qu'il est, veut aller vers une bonne gouvernance qui puisse placer celle-ci dans les normes Iso comme cela se fait pour les sciences techniques, c'est-à-dire une bonne gouvernance qui soit placée dans les normes et standards internationaux. Plus loin, le secrétaire d'Etat à la Prospective et aux Statistiques, dira que le ministère s'est engagé dans plusieurs chantiers, entre autres le système national de recensement, le système de veille économique et social qui puisse prévenir contre les crises sociales et contre les crises économiques nationales et mondiales et, enfin, les projections des systèmes économiques à long terme à l'horizon de 2030. Après cette intervention, le secrétaire d'Etat s'est improvisé une sortie dans la ville de Bouira où, accompagné du wali, il a visité plusieurs directions pour voir de visu la nature des prestations publiques que ces organismes assurent quotidiennement. Ainsi, que ce soit au niveau de la Sonelgaz, puis le siège de la daïra, le siège de la Cnep-Banque, l'ODEJ, ou encore à la Casnos et l'ADE, le représentant du gouvernement a eu tout le loisir de constater la nature de leurs prestations, jugées satisfaisantes, surtout que certains organismes, comme le siège de la daïra et la Casnos n'y étaient pas programmés. Cela étant dit, rappelons que même si le thème et l'objectif de la présence du secrétaire d'Etat à Bouira sont intimement liés, à la bonne gouvernance pour prémunir l'Etat des dépenses excessives et par voie de conséquence, des tentatives de corruption, l'hôte de Bouira a refusé de commenter les derniers scandales qui ont touché Sonatrach, ni les montants excessifs dépensés par l'Etat dans la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. Rappelons que le colloque sur la bonne gouvernance devait s'étaler sur deux jours avec la participation de plusieurs docteurs d'Etat en économie venus de plusieurs universités du pays.