Des prises de participations d'opérateurs privés dans le capital d'entreprises publiques sont possibles. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui a rencontré le 20 février dernier une délégation du Forum des chefs d'entreprises (FCE), y semble de facto favorable, relançant ainsi le processus de privatisation. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Revenant hier sur sa rencontre avec le Premier ministre qui «a revivifié la concertation» et a été dénuée de toute contrainte dogmatique, le président du FCE, Réda Hamiani, a indiqué que Abdelmalek Sellal souhaite, incite fortement au «rapprochement des opérateurs économiques privés avec le secteur privé. Il s'agit d'organiser «des synergies permettant de tirer profit du potentiel (notamment industriel) existant, en aval et en amont, en tant que fournisseur ou client, ou partenaire public ou privé». Finalité de ce rapprochement, Réda Hamiani l'explicite par la préoccupation du Premier ministre de «tout mettre en œuvre pour produire localement en substitution à l'importation », «mobiliser le monde industriel, tant public que privé, pour que l'industrie renaisse, redémarre», mettre un terme à la «dichotomie public-privé» et «ne pas laisser inexploitée une part même infime» du potentiel industriel. Un rapprochement, un partenariat public-privé qui cible essentiellement le potentiel industriel existant, le président du FCE expliquant que les opérateurs privés pourraient prendre des participations, à des niveaux divers et selon un mix dans le capital des entreprises publiques. Une association déjà mise en œuvre dans la mesure où l'opérateur agroalimentaire privé Benamor a pris une participation majoritaire (60%) dans le capital d'une des entreprises céréalières Eriad (publiques), indique-t-on. Au-delà d'une certaine période, les parts minoritaires pourraient être cédées par voie de Bourse, précise Réda Hamiani qui ajoute cependant que la fusion totale reste un objectif potentiel. Au-delà de la prise de participations, ce rapprochement, cette synergie pourrait également se traduire par «un partenariat technique, commercial et à l'export», Réda Hamiani évoquant également l'échange d'expertises, la formation, le développement de la sous-traitance et toutes autres «combinaisons ». Relevant le souhait des autorités publiques de «travailler ensemble» avec le secteur privé, le dirigeant de l'association patronale indique qu'une rencontre est prévue prochainement avec les Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) pour étudier les modalités, les «opportunités de nouvelles relations» et voir comment associer les partenaires en matière de capital ou de valorisation des actifs et unités de productions «non optimales». Le FCE salue «la sollicitude» du Premier ministre Cela s'inscrit dans le contexte où le FCE «a toujours milité pour une politique de proximité avec les pouvoirs publics» et «a toujours été dans la ligne d'une critique positive» réitère «sans ambiguïté, son adhésion à la politique actuelle en matière économique conduite par les pouvoirs publics et confirme disponibilité à travailler sans relâche à son succès». Mais également dans la mesure où le FCE semble satisfait de «la disponibilité et la sollicitude » du Premier ministre, sa «grande capacité d'écoute» et le «soin particulier qu'il a pris d'associer les chefs d'entreprises à la recherche de solutions concrètes aux nombreux problèmes, résultat d'un environnement toujours problématique». Voire, «l'approche Sellal nous paraît être la bonne», de «bonne augure» et «a priori, porteuse de progrès» comme le relève Réda Hamiani, souhaitant «l'institutionnalisation» de telles rencontres, même au-delà de 2014. A charge cependant, et au-delà du «temps nécessaire qu'il faut pour obtenir des résultats tangibles sur le terrain en consentant beaucoup d'efforts» et des «efforts également à accomplir de façon volontariste par les entrepreneurs algériens afin qu'ils assument leur part dans le développement, toute leur part en tant que moteur et vecteur essentiel de cette politique», que le FCE participe à la mise en œuvre, que l'on «travaille ensemble pour les modes opératoires», prône-t-on au sein de l'association patronale, afin que les « bonnes intentions » soient traduites réellement sur le terrain. C. B. IMPORTATION DE MATERIELS RENOVES Vers de nouvelles facilitations De nouvelles mesures sont attendues concernant l'importation de matériels rénovés pour la production industrielle. Evoquée lors de la rencontre du Premier ministre avec le Forum des chefs d'entreprises (FCE), l'importation de matériels rénovés pourrait être facilitée par de nouvelles dispositions réglementaires, voire étendues à d'autres. Cela même si, relèvera le président du FCE, Abdelmalek Sellal s'est déclaré assez réservé quant à l'opportunité économique de l'importation de matériels non neufs, dans la mesure où l'impact risque d'être dévalorisant pour l'actuel tissu industriel, et demandant une réflexion.