Tout baigne, ou presque, dans les relations entre le Forum des chefs d'entreprise et l'actuelle équipe gouvernementale, dirigée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, en rencontrant hier la presse, a réitéré “sans ambiguïté" l'adhésion de son organisation “à la politique actuelle en matière économique conduite par les pouvoirs publics et confirme sa disponibilité à travailler sans relâche à son succès". Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rencontré, le 20 février dernier, une délégation du Forum des chefs d'entreprise, composée de membres du bureau exécutif et du Conseil d'orientation stratégique (COS). “Nous avons trouvé auprès de M. Sellal toute la disponibilité et la sollicitude", a indiqué M. Hamiani, rappelant que son organisation “a toujours milité pour une politique de proximité avec les pouvoirs publics, gage de réussite dans la conduite des réformes grâce à une même analyse et une même compréhension des éléments de la conjoncture." Le président du FCE affirme que “le Premier ministre a manifesté une grande capacité d'écoute à l'exposé de tous les plaidoyers de la délégation du forum en s'intéressant plus particulièrement aux propositions, concrètes, opérationnelles et porteuses de solution". L'investissement a été au centre de la préoccupation du FCE. L'orientation du Premier ministre reposait sur deux déterminants, selon le compte-rendu de l'organisation patronale. La première préoccupation exprimée par Abdelmalek Sellal a été “de tout mettre en œuvre pour produire localement en substitution aux importations". M. Hamiani indique que “cette ambition industrielle mobilise, à l'heure actuelle, toutes les énergies des autorités qui sont disposées à accompagner et faciliter toutes les opérations dans ce sens". “Le message a été clair, les investisseurs que nous sommes doivent s'investir dans ce créneau en profitant de toutes les facilités octroyées par la réglementation actuelle", précise le président du FCE. Le Premier ministre a défendu l'idée de rapprochement avec le secteur public, en organisant des synergies permettant de tirer profit du potentiel existant, en aval et en amont, en tant que fournisseur ou client, et surtout en tant que partenaire pour aller vers la reconquête du marché intérieur. Selon M. Hamiani, Abdelmalek Sellal croit “fermement" au partenariat public-privé. “Il y a une forte incitation à organiser ces politiques de rapprochement entre les groupes publics et le monde entrepreneurial privé", soutient M. Hamiani, précisant que “pour l'équipe actuelle, il n'y a pas de limite théorique ou doctrinale". M. Hamiani a cité l'exemple du groupe Benamor qui a pris une part prépondérante (60%) dans le rachat du complexe agro-alimentaire de l'Eriad Corso. Le Forum des chefs d'entreprise a fait état au Premier ministre, entre autres les lourdeurs administratives concernant l'importation de matériel rénové (de seconde main). L'organisation patronale a, également, exposé sa conception et sa philosophie en matière d'accès au foncier, militant pour la cession du terrain une fois le projet réalisé. La délégation du FCE a aussi soulevé la question des retards dans le paiement des situations concernant les entreprises réalisant des contrats publics, affectant ainsi les trésoreries de ces entreprises et les excès administratifs de l'obligation de la légalisation des documents. Les membres du FCE ont relevé le décalage entre les orientations gouvernementales et leur mise en œuvre sur le terrain. Dans ce cadre, le FCE souhaite être associé, en tant que partenaire, à la mise en œuvre des réglementations économiques. “Ensemble nous devons travailler pour appliquer correctement les modes opératoires qui demeurent les grandes difficultés entre la conception des textes et leur application sur le terrain", appelle le président du FCE. M. Hamiani rappelle que le forum a été toujours dans la ligne d'un critique positive. “Nous avons toujours mis le doigt sur ce qui n'allait pas. Mais, en revanche, nous nous sommes fait un devoir de dire à chaque fois ce qui est positif dans notre politique économique et aujourd'hui, nous voulons affirmer sans ambages que l'approche de M. Sellal est une approche pragmatique, réaliste et porteuse de progrès pour notre pays", a conclu le président du FCE, exprimant son souhait de voir “s'institutionnaliser ce type de rencontre, visant à faire une évaluation des actions engagées et surtout des résultats obtenus". M R