Une fois de plus, les récupérateurs et les exportateurs des métaux ferreux et non-ferreux reviennent au-devant de la scène pour crier leur désarroi, eux qui se retrouvent face à un dilemme, celui du marteau et de l'enclume. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Les concernés qui subissent les coups du marteau du gel de l'exportation de leurs produits, métaux non-ferreux depuis février 2009 et depuis août 2010 pour ceux ferreux, subissent depuis peu les contre-coups de l'enclume incarnée par ce monopole qui ne dit pas son nom d'une société turque. En fait, il s'agit de l'aciérie TOSYALI installée à Bethioua, dans les environs d'Oran, entrée en production au mois de mars dernier et qui s'obstinerait à refuser de traiter avec la corporation. Ceci, a regretté le président de leur union générale agissant sous l'égide de l'UGCAA, hier lors d'une conférence de presse, en dépit de l'engagement des pouvoirs publics à ce que cette entité turque acquière la totalité des stocks au prix des cours du marché. Un engagement et une assurance qui semblent ne pas trop intéresser l'opérateur étranger qui a opposé, selon l'orateur, une fin de non-recevoir aux sollicitations qui lui ont été faites en vue d'offres pour les 350 000 tonnes que détiendraient les opérateurs affiliés à cette fédération. Le partenaire turc, préférant apparemment s'approvisionner directement à partir de la Turquie, exigerait un prix quatre fois inférieur à celui en cours sur le marché mondial qui est de l'ordre de 30 dinars. D'où l'appel de détresse de M. Kessai à ouvrir une fois de plus la voie de l'exportation, seule issue à même de relancer, selon lui, l'activité de récupération et d'exportation des déchets ferreux et non-ferreux qui se retrouve ainsi en net déclin depuis notamment trois ans. Un déclin qui n'est pas sans donner des idées à certains qui profitent de cette situation pour s'adonner à la contrebande transfrontalière de ces produits et à tarif dérisoire de 5 dinars, voire un peu moins. Le président de l'union n'écarte pas l'éventualité d'une action de rue si jamais l'interpellation du Premier ministre, du ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement de même que celui de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville restait sans écho. Car pour eux, cette situation ne peut durer indéfiniment avec la mise au chômage forcé de près de 40 000 personnes, le manque à gagner pour le Trésor public avec notamment le phénomène de la contrebande qui gangrène l'activité, l'impact sur l'environnement pour cause d'absence de la récupération et du traitement des déchets de métaux.