«Contribution de la femme cheffe d'entreprise à la relance des activités productives», tel est le thème choisi pour la troisième édition du Forum des femmes cheffes d'entreprise qu'accueille Annaba à l'initiative de SEVE depuis 2011. Interventions, communications, tables rondes et francs débats ont marqué cette manifestation économique au féminin, promue à un niveau national depuis la 2e édition tenue en 2012. Des progrès dans l'engagement des Algériennes et leur implication dans le développement économique du pays sont constatés en ces trois années. «Ils sont le fait incontestable d'une certaine évolution dans la société algérienne, quoi qu'on puisse dire», estime-t-on. Y prennent part 200 femmes cheffes d'entreprise, venues de la majorité des wilayas du pays et même quelques unes représentant la diaspora algérienne notamment dans l'Hexagone et au Canada, pour qui le forum de Annaba est une réelle opportunité pour le développement du partenariat et la recherche de nouveaux marchés. Des représentants du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, des experts et universitaires algériens et étrangers spécialistes en économie participent à cette journée. Il y a également des représentants d'institutions internationales à l'image de la présidente mondiale honoraire des femmes chefs d'entreprise avec mandat auprès des institutions mondiales, la Tunisienne Leila Khayat, et d'associations de la société civile. L'Agence nationale de développement des investissements (ANDI), sous les auspices de laquelle se tient ce forum, est représentée par son directeur général, Mansouri Abdelkrim. A travers son dynamique directeur du guichet unique de Annaba, Salim Branki, cette agence a su apporter à ce forum son assistance active afin d'encourager les femmes dans le monde des affaires. Entreprendre au féminin a donc été le leitmotiv de toutes les interventions qui ont caractérisé ce forum des femmes cheffes d'entreprise, tenu cette fin de semaine à l'hôtel Golden Tulip Sabri de Annaba. Ainsi on a pu suivre des interventions sur, entre autres, l'«expérience d'une entrepreneur d'ici vers l'ailleurs», de Mme Nouria Remaoun, directrice du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle, «le management au féminin », du professeur Abdelhak Lamiri, directeur général de l'Institut international de management. Il y a aussi la communication du directeur général de l'ANDI sur «l'implication de la femme algérienne dans la relance des activités productives ». Les sujets abordés par les tables rondes ont porté sur «l'apport de la femme cheffe d'entreprise à l'économie algérienne», «entreprendre à l'étranger et en Algérie, quelles différences ?» et «témoignages : success story». Plusieurs femmes cheffes d'entreprise activant dans le domaine pharmaceutique à Annaba notamment ont été honorées pour leur dynamisme et leur apport pour le développement économique national. Aux dires de nombreuses participantes à cette troisième édition du forum de Annaba, Mme Yasmina Taya, ex-présidente de SEVE et actuelle présidente d'honneur, s'est impliquée totalement dans la réussite de cette manifestation économique. «De 2006 au premier trimestre 2013, l'ANDI a enregistré quelque 2 600 projets portés par les femmes. Ils concernent l'électronique, l'informatique, le commerce, voire des secteurs qui étaient jusque-là l'apanage des hommes, tels les travaux publics. Des programmes de facilitation leur sont destinés par l'agence. Notre institution qui dispose de guichets uniques à travers les 48 wilayas du pays traite le dossier localement en synergie avec les autorités locales», souligne le directeur général de l'ANDI. Il révélera, à la même occasion, une augmentation significative de l'investissement étranger en Algérie. «Pour le premier trimestre 2013, nous avons enregistré trois fois plus d'investissements étrangers comparativement à la même période de 2012», dira-t-il. Lors de son intervention, la Tunisienne Leila Khayat, également vice-présidente du Forum des femmes cheffes d'entreprise maghrébines, abordant la situation politique dans son pays, a estimé que «l'expérience douloureuse algérienne devrait servir d'exemple aux Tunisiens pour dresser un rempart contre l'intégrisme rampant et violent». «Celui-ci, précise-t-elle, guette aujourd'hui la stabilité de notre pays, sa cohésion sociale, les valeurs de tolérance et de modernité enracinées par le défunt président H. Bourguiba dans chaque Tunisien et Tunisienne.