Le recours au partenariat public-privé (PPP) pour la gestion d'équipements, ressources naturelles et services publics reste encore marginal, assez dérisoire en Algérie. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Les participants hier à l'hôtel El Aurassi au 12e Symposium international du MDI Business School, consacré à la problématique du PPP en ont convenu, quasi-unanimes. Certes, des opérations de PPP ont été lancées en Algérie, qualifiées de success-stories, dans le domaine du management des services publics d'eau et assainissement (à Alger, Oran, Constantine et Annaba), le management de l'aéroport d'Alger, la gestion du Métro d'Alger et la gestion hôtelière. Des opérations relativement similaires ont été lancées pour la gestion de ressources naturelles (minières), dans le domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire ou pour la réalisation d'équipements et infrastructures. Des expériences assez opérantes, une «réussite», selon le Directeur général de la Société de l'eau et de l'assainissement d'Alger (Seaal, créée en 2006 et dont le contrat de gestion déléguée a été renouvelé jusqu'en 2016). Ainsi, Jean-Marc Jahn a évoqué des résultats probants en matière de gestion du service public, mise à niveau managériale d'encadrement et transfert de savoir-faire, en indiquant que le plan de charge confié à Seaal pour 400 millions d'euros a été «respecté». A charge cependant, relève M. Jahn, que le PPP bénéficie d'une «vision stratégique», identifiée, partagée, «ensemblière» et adaptée au local... Or, le recours au PPP reste encore marginal, limité à quelques secteurs d'activités précis et orienté principalement à l'international, peu de partenariats publics-publics ou privés-privés réels et impliquant des opérateurs algériens ayant été lancés. Une situation que l'universitaire Boualem Aliouat explique notablement par le fait que «l'Algérie (institutionnels, opérateurs économiques....) ne sait pas dupliquer ces exemples de réussite». Or, le développement optimal du PPP pourrait cependant générer trois points de croissance économique supplémentaires, estime Boualem Aliouat. D'autres conditions doivent être également réunies, le président du Forum des Chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani estimant, notamment opportun, de «revoir» la réglementation régissant le secteur économique public, soumis au contrôle et l'intervention de plusieurs institutions étatiques (Cour des Comptes, Conseil des participations de l'Etat....). Comme il s'agit d'œuvrer en termes de bonne gouvernance, régulation, qualité et respect des normes, ainsi que la satisfaction optimale des besoins et desiderata des usagers, l'impulsion de la recherche-développement et recherche- formation en amont.... Ce que relève notamment la Directrice du Laboratoire Redyl, Mme Ahmed Zaid-Chertouk qui estime que la part du PPP est «dérisoire» et qui prône la nécessité de « libérer les initiatives » et de booster le rôle de l'«Etat fort». C. B. SELON LE DG DE LA SEAAL 71 plages désormais ouvertes à la baignade Soixante-sept plages de la wilaya d'Alger notamment sont déjà ouvertes à la baignade et 71 le seront dès juin 2013, annonçait hier le Directeur général de la Société de l'eau et de l'assainissement d'Alger (Seaal) qui couvre Alger depuis 2006 et la wilaya de Tipaza depuis 2012. Selon Jean-Marc Jahn, ce nombre démontre l'amélioration croissante du dispositif d'assainissement et d'épuration depuis 2006, période durant laquelle seulement 39 plages étaient ouvertes. En outre, le DG de la Seaal s'est félicité des taux atteints en matière de distribution de l'eau (100% contre 8% en 2006) et d'assainissement et épuration (53% contre 6% en 2006). C. B. Quid du PPP ? Un partenariat public-privé n'est pas un concept juridique mais un concept générique qui regroupe des formes de contrats divers. Il s'agit, indique Stéphane Manoukian, expert associé au cabinet Ernest&Young, d'un outil de commande publique, d'une coopération comme le définit la Commission européenne. Ainsi, le terme de PPP «se réfère en général à des formes de coopération entre les autorités publiques et le monde des entreprises qui vise à assurer le financement, la construction, la rénovation, la gestion ou l'entretien d'une infrastructure ou la fourniture d'un service». Les PPP se caractérisent principalement par la globalité, une longue durée (plus de 10 ans), une rémunération basée sur la perception d'un loyer étalé sur la durée du projet, versé par la personne publique à partir de la mise à disposition, et soumis à des exigences de qualité et de disponibilité... Il existe plusieurs modes de PPP, notamment le contrat de transfert de gestion d'entreprise, de management et de performance, la concession, la gestion déléguée de services publics, l'exploitation d'ouvrages ou de ressources naturelles...