Quel rôle pour la société civile malienne dans le règlement de la crise que vit le pays depuis des mois ? Telle est la problématique débattue, hier, au premier jour d'une conférence internationale de solidarité des sociétés civiles des pays de la sous-région du Sahel, qui se tient à Alger. Mohamed Kebci-Alger (Le Soir) - Et les 123 participants à cette rencontre de deux jour, qui se tient à l'hôtel El Aurassi, avaient la même conviction, celle du devoir de la société civile de participer à la reconstruction du Mali après la guerre et s'organiser en vue de la présidentielle du 28 juillet prochain. Ce que, d'ailleurs, Mahrez Lamari, président du Réseau algérien des amis du peuple malien, organisateur de l'événement, déclinera d'emblée dans son discours d'ouverture de cette rencontre. «La société civile est le moteur de la reconstruction du Mali», dira-t-il dans son allocution d'ouverture de la rencontre. Autre conviction des intervenants, «soutenir le Mali, c'est prémunir son pays d'être contaminé par la crise aiguë qui ronge ce pays depuis des mois». Et le président de la Croix-Rouge nigérienne dira, en effet, que «la paix au Mali, c'est aussi la paix au Niger». D'où, comme il le dira, l'engagement des forces armées du Niger dès le début du conflit à aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale. L'intervenant ne manquera pas d'insister sur l'aspect humanitaire de la situation des réfugiés maliens dans son pays qui, avec la saison des pluies, va s'aggraver. D'où son appel pressant aux organisations humanitaires internationales pour épauler son pays dans cet effort d'assistance. Le président du Haut-Conseil islamique du Mali a plaidé pour que «la société civile s'organise en prévision de la présidentielle du 28 juillet». «Il est capital que les organisations de la société civile participant à cette rencontre s'approprient les questions-clés qui engagent l'avenir du Mali», a dit Cheikh Mahmoud Dicko M. Et à ce dernier de faire du retour de l'armée malienne à Kidal, objet, d'ailleurs, d'âpres négociations à Ouagadougou depuis le 8 juin dernier avec les diverses factions touaregs, un impératif avant la présidentielle du 28 juillet prochain qui aura au Mali pour fonder «une nouvelle démocratie basée sur l'Etat de droit». Voyant en la tragédie du Mali «celle de tous les pays voisins, voire de l'humanité tout entière», l'ancien ministre de la Justice mauritanien plaidera pour un devoir de justice au sujet des crimes graves commis dans le pays sous diverses formes, convaincu qu'il est «impératif de combattre l'impunité pour pouvoir avancer».