Le leader du mouvement islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghenouchi, se réclame de la grande amitié du Président Bouteflika, laquelle remonte, selon sa déclaration à El Khabar , aux années 90, lorsqu'ils étaient tous les deux dans l'opposition. Il révèle que sa famille a quitté en 1992 l'Algérie sans passeport pour aller le rejoindre à Londres où il était réfugié mais surtout que c'est Abdelhamid Mehri qui lui a loué un appartement à Bouzaréah et qui a pris en charge sa famille. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - A la tête d'un mouvement islamiste qui a pignon sur la vie politique en Tunisie et qui ne désespère pas de voir le même scénario électoral se réécrire en Algérie avec son partenaire, le MSP, Rached Ghenouchi sait se faire encensant à l'endroit des autorités algériennes. C'est en bien qu'il a cité ce qu'il lui est donné de citer. Du Président Ben Bella, il a raconté que ce dernier était fort furieux, lorsqu'il apprit de Sid Ahmed Ghozali que Zinedine Ben Ali avait sollicité de l'Algérie son extradition ainsi que de celle de sa famille. Réfugié en Algérie de 1989 jusqu'en 1992, avec plus de 500 autres cadres d'Ennahda, Rached Ghenouchi a estimé que le duo Algérie-Tunisie est appelé à l'avenir à jouer le rôle de locomotive du Maghreb. D'ailleurs, quand il parle de la Tunisie, livrée à la violence salafiste, il évoque un pays apaisé. Que la violence armée islamistes est l'œuvre d'une poignée de salafistes que le gouvernement combat, que les tiraillements autour de la mouture de la Constitution est tout à fait naturel, tant est les discussions associent une vingtaine de partis et des personnalités. Rached Ghenouchi, dont le mouvement est soupçonné d'accointances avec les salafistes, prône une démarche de dialogue avec les salafistes extrémistes. S'agissant de la suppression de la référence à la Charia dans la mouture de la Constitution, il se défend que cela soit une concession forcée mais une disponibilité pour le consensus, surtout qu'en matière de référence à l'islam, la mouture en consigne bien. Rached Ghenouchi, qui pense que les élections présidentielles et législatives pourraient intervenir en novembre prochain, croit fermement que la mouture de la nouvelle Constitution ne subirait pas encore des triturations. Il défend aussi le projet de loi d'immunisation de la révolution des anciens du régime de Ben Ali. Enfin, il affirme que Ben Ali et sa famille avaient détenu indûment 50 milliards de dollars et que la moitié des avoirs tunisiens était entre les mains de 114 personnes.