Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a organisé hier en son siège à Chéraga, une conférence ayant pour thème l'«évaluation du dispositif régissant le foncier industriel». Le conférencier intervenant à l'occasion, a recommandé l'utilisation des terres habous et des wakfs pour pallier le manque de terrains éligibles à l'accueil des projets industriels. Il a également suggéré, afin de dissuader les faux acquéreurs, l'instauration d'une taxe sur le foncier industriel aux mains des privés et qui n'est pas exploité, comme c'est le cas pour le foncier agricole. Selon ce conférencier, le problème du foncier en Algérie relève plutôt de l'approche non économique adoptée par les institutions qui le gèrent. «Ce n'est pas un problème de gestion mais un problème économique qui nécessite des solutions économiques», a-t-il souligné. Il a ajouté que jusqu'ici, l'administration n'a jamais associé les opérateurs économiques à l'élaboration des textes réglementaires régissant le foncier industriel, ce qui engendre, selon ses dires, des difficultés de leur application sur le terrain. «A peine 10 % des porteurs de projets ont les moyens d'acheter des terrains pour les besoins de leurs investissements », a-t-il précisé. Et de relativiser : «Il serait faux cependant de dire que l'Etat a focalisé de manière exclusive sur un traitement administratif du problème foncier. Il a fait une tentative d'élargissement de l'offre foncière et institué la transparence dans un domaine particulièrement opaque.» Il s'agit du mode de mise à disposition du foncier au profit des investisseurs qui vise à lutter contre les détournements et la spéculation. Un objectif ayant conduit à l'adoption de la concession comme seul mode possible. Même s'il «handicape les démarches bancaires en vue du financement de nombreux projets». Il convient enfin de signaler que l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF) a estimé la demande du foncier industriel à 6 400 hectares au moment où l'offre ne dépasse pas les 3 550 hectares, soit un déficit de l'ordre de 2 900 hectares. L'administration comme les opérateurs économiques s'accordent sur le fait que le foncier est un obstacle à l'investissement.