Le professeur Amar Ailem, chef d'unité au CHU Mustapha-Pacha et président de la Société méditerranéenne d'ophtalmologie, a assuré, hier, qu'il était urgent de lutter contre les cécités évitables et curables. Il dira de ce fait qu'un effort doit être fait en matière de diagnostic, de soins, mais aussi de formation. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) -Selon le professeur Amar Ailem, qui intervenait hier dans le cadre du forum du quotidien DK News, la première cause de cécité en Algérie est la cataracte suivie par le glaucome. Pour le spécialiste, il est nécessaire de s'organiser pour lutter contre ces cécités et les autres pathologies en ophtalmologie. «Les pouvoirs publics doivent aller vers la prévention et la prise en charge de ces pathologies. Le privé, lui, ne s'engage que sur les causes de cécité faciles à prendre en charge », a déclaré l'intervenant, précisant que le dépistage des maladies est important en vue d'une meilleure prévention. Il dira, par ailleurs, qu'une importante évolution a été enregistrée au cours des dernières années concernant l'ophtalmologie. Il y avait en 1962, selon le spécialiste, 12 ophtalmologistes. En 2012, ils étaient au nombre de 1 200 pour 35 millions d'habitants. «Nous sommes nombreux et bien formés. Mais il n'y a pas d'équilibre entre l'offre et la demande. Des efforts sont ainsi à faire, par rapport à la multiplication du nombre d'ophtalmologues. Il faut poursuivre les efforts de formation. 70 à 80 médecins sont formés par an en ophtalmologie», précise le conférencier. Il expliquera, que l'ophtalmologie est une spécialité à plateau technique dépendant, notant qu'il faut améliorer les soins et aussi les diagnostics. L'intervenant précisera aussi que 62 000 aveugles ont été recensés en Algérie en 2005 et 2006. «Nous sommes loin du taux de cécité des pays développés. Dans ces pays, un aveugle pour mille habitants est considéré comme normal. Nous avons en Algérie, deux aveugles pour mille habitants, donc nous avons beaucoup d'efforts à faire, bien qu'on ait réduit le taux de cécité par quatre au cours des dernières années», a souligné le professeur Amar Ailem. Il rappellera en outre que le trachome pourrait aussi être éliminé dans deux ou trois ans, dans le sud du pays où il est courant, si le dispositif mis au point par le ministère de la Santé est mené à son terme. Il s'agit d'une campagne intensive d'éradication du trachome en milieu scolaire dans les wilayas du sud du pays. Pour le professeur, l'Etat se doit d'assurer la formation des opticiens, du fait qu'il y a des lacunes actuellement en matière de formation. Il dira ainsi, regretter le déficit en centres de formation en optométrie.