Les flux d'investissements directs étrangers (IDE) ont enregistré une tendance baissière pour l'Algérie, suivant la tendance mondiale. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - C'est ce que le rapport mondial sur l'investissement 2012, élaboré par Conférence des Nations unies sur commerce et le développement (Cnuced), rendu public officiellement hier, indique. Présenté hier à l'hôtel El Djazaïr par un expert de la Division investissements et entreprises de Cnuced, Kalotay Kalman, sous l'égide de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi), ce rapport indique qu'entre 2006 et 2012, les flux d'IDE (définis en termes de prise de participation supérieure à 10% et participation à la gestion des sociétés transnationales, STN) ont fluctué essentiellement vers la baisse. Ainsi, les entrées d'IDE en Algérie, estimées en 2006 à 1,7 milliard de dollars, ont baissé à 1,484 milliard de dollars en 2012, après avoir atteint un pic à 2,7 milliards de dollars en 2007. Quant aux sorties, le rapport indique une diminution sensible de 0,5 milliard en 2011 à 0,25 milliard en 2012. Une tendance baissière dans le cas de l'Algérie que l'expert de la Cnuced liée certes à des considérations statistiques, mais aussi à la planification et la maturité des projets d'investissements, voire à l'attentisme des investisseurs dans le contexte de crise économique mondiale. Ainsi, cette diminution n'est pas liée aux modifications réglementaires, aux dispositions sélectives voire aux restrictions imposées aux investisseurs étrangers depuis 2009, laisse-t-on entendre. A ce propos, Kalotay Kalman a relevé une tendance à la hausse du nombre de pays qui adoptent des démarches similaires, de 6% en 2000 à 25% en 2012. A contrario, la tendance libérale a diminué de 94% en 2000 à 75% en 2012, même si cela ne signifie pas la fin du libéralisme, selon le représentant de la Cnuced. Une tendance baissière constatée ainsi dans le monde, les flux d'IDE ayant ainsi diminué de 18% en 2012 pour s'établir à 1 350 milliards de dollars en 2012 contre 1 652 milliards de dollars en 2011. Des flux qui devraient avoisiner le même niveau en 2013 (de l'ordre de 1 450 milliards de dollars), même si la Cnuced prévoit une hausse à 1 600 milliards de dollars en 2014 et à 1 800 milliards de dollars en 2015, à charge, cependant, d'une reprise économique poursuivie, d'un retour de confiance des investisseurs. Notons, également, que pour la première fois, les pays en développement ont absorbé davantage d'IDE que les pays développés, soit 52% des flux mondiaux. Cela même si les flux d'IDE vers ces pays ont légèrement diminué de 4%) pour s'établir à 703 milliards de dollars, l'Afrique attirant davantage d'IDE. Quant aux flux d'IDE en provenance des pays en développement, le rapport indique un volume de 426 milliards de dollars avec un triplement des flux en provenance de l'Afrique. D'autre part, les flux d'IDE vers les pays développés ont diminué de 32% pour s'établir à 561 milliards de dollars, tandis que les IDE en provenance de ces pays sont retombés à un niveau bas. Notons également que parmi les 20 premières destinations et origines des IDE, l'on recense deux pays suceptibles d'être qualifiés de paradis fiscaux Hong Kong et les Iles vierges britanniques). A ce propos, le représentant de la Cnuced en a pris certes acte tout en précisant que des dispositifs de régulation et lutte sont à l'œuvre. Néanmoins, le problème se pose, indique Kalotay Kalman, concernant les «véhicules spécifiques d'investissements », soit des sociétés écrans. Intervenant dans le débat, le directeur général de l'ANDI, Abdelkrim Mansouri, a tenu à préciser que les flux d'investissements sont «réglementés» en Algérie, notamment pour les sorties d'IDE. En outre, il a estimé que si les IDE sont opportuns et que les investisseurs ont toute latitude d'investir via des pays liés à l'Algérie par des accords, il s'agit cependant de prévenir les risques, les effets négatifs.