Point de date pour la tenue de la conférence nationale dédiée à la réforme du système éducatif. Le ministère de l'Education, qui annonçait dans un premier temps la tenue de cette rencontre pour début juillet, est absorbé par la gestion de l'affaire des tricheries à l'examen du baccalauréat. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Attendue par l'ensemble de la famille éducative, la conférence nationale devant sanctionner le cycle de concertations autour de la réforme du système éducatif ne se tiendra visiblement pas dans les délais initialement prévus. La cause ? Le département de Baba Ahmed tente actuellement de gérer tant bien que mal le dossier des cas de triche à l'examen du baccalauréat. Après la fermeté affichée le premier jour par le directeur de l'Onec, le ministre de l'Education a été doublé par le Premier ministre qui a évoqué la possibilité de permettre aux candidats auteurs de triche de pouvoir repasser l'examen l'année prochaine. Des déclarations faites au moment même où Baba Ahmed annonçait que la commission étudiait les dossiers des concernés au cas par cas. Depuis, le ministre de l'Education tente de trouver la meilleure formule pour évoquer le dossier. Pas plus tard que lundi soir, il classait les tricheurs en trois catégories, laissant entendre que certains pourraient bénéficier d'allégement des sanctions et que d'autres pourraient même être rétablis dans leurs droits et obtenir finalement le sésame pour l'université. Dans ce contexte, le débat sur la réforme semble totalement éclipsé. La conférence nationale était, en effet, prévue début juillet et devait réunir l'ensemble des intervenants du secteur. Ces derniers avaient été appelés en février dernier à une large concertation pour un diagnostic complet du système éducatif avec, cependant, des lignes rouges tracées d'emblée par le ministre de l'Education. Baba Ahmed avait, en effet, averti que la réforme ne saurait toucher à l'essence du système éducatif rappelant qu'il n'était pas question de remettre en cause le legs de l'ère Benbouzid. Au terme de plusieurs mois de concertation au niveau des wilayas, le ministère de l'Education aura été destinataire de centaines de propositions relatives essentiellement aux contenus des livres, aux programmes trop chargés au niveau des trois paliers, aux volumes horaires et à la formation des formateurs. Des propositions synthétisées au niveau national et qui devraient donner lieu à des décisions applicables dès la prochaine rentrée, notamment celles allant dans le sens de l'allégement des programmes et de la diminution des volumes horaires. Des décisions attendues aussi bien par la famille de l'éducation que par les parents d'élèves qui, durant des années, ont appelé à l'allégement des programmes et à l'arrêt des expériences à répétition sur les élèves des trois paliers de l'éducation qui ont fait, au fil des années, les frais des réformes et des contre-réformes.