Les attentats contre policiers et militaires continuent dans le nord-est de l'Egypte, la péninsule du Sinaï, plus précisément, où, dans la nuit de jeudi à vendredi, un officier de police a été tué. Le premier vendredi du mois de Ramadan a été aussi marqué par une vive tension dans tout le pays. Berlin a demandé la remise en liberté du président Morsi, détenu par l'armée depuis sa déposition. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Un policier de haut rang a été tué et un autre blessé dans une attaque ayant ciblé un point de contrôle dans le Sinaï dans la nuit de jeudi à vendredi. Des hommes armés ont également attaqué un poste de police dans la ville d'El Arish, ont indiqué les autorités égyptiennes. Face à la situation de grave insécurité dans cette partie du pays, les autorités égyptiennes ont procédé à la refermeture d'un point de passage de Rafah, sur la bande frontalière avec Ghaza, fermé déjà une première fois avant d'être ouvert partiellement ces deux deniers jours. Le Caire, par ailleurs, a vécu hier une journée d'angoisse. Les partisans de Morsi se sont encore rassemblés devant la mosquée du Caire. Leur seul slogan : le retour du président déposé le 3 juillet dernier, après que des millions d'égyptiens eurent réclamé son départ. Ils étaient en effet plusieurs dizaines de milliers à se retrouver dans le quartier Nasr City pour prolonger leur mobilisation en faveur de Morsi, détenu depuis sa déposition. L'opposition au président Morsi, qui se déclare toujours mobilisée, elle aussi, compte réinvestir la place Tahrir après la rupture du jeûne. La nuit risque d'être trouble. Ceci pour la température au Caire. Au plan diplomatique, la détention de Morsi ne semble pas agréer Berlin qui, vendredi, a réclamé, par la bouche du ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, la remise en liberté de Mohamed Morsi. «Nous demandons qu'il soit mis fin à toutes les mesures limitant la liberté de mouvement de Morsi», a demandé le chef de la diplomatie allemande, réclamant également qu'une institution neutre et crédible puisse immédiatement lui rendre visite. Selon le ministre allemand, cette institution pourrait être le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), mais pas forcément lui. Cette demande est intervenue deux jours après que le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, ait affirmé mercredi que Morsi se trouvait en lieu sûr et qu'il ne faisait l'objet d'aucune poursuite pénale. Le même jour, la justice égyptienne avait ordonné l'arrestation du guide suprême des Frères musulmans. Le lendemain, Washington a exhorté les autorités intérimaires en Egypte à cesser les arrestations arbitraires de membres des Frères musulmans. Pendant ce temps-là, le président par intérim de l'Egypte, Adly Mansour, conduit un processus politique très poussif. La nomination d'un vice-président, en la personne de Mohamed El Bardei, et d'un Premier ministre, en la personne de Hazem Belbaoui, ne lui épargne pas les critiques qui ont plu sur lui après l'annonce de sa feuille de route constitutionnelle et les larges prérogatives qu'il s'est arrogé. Les Frères musulmans et la coalition de l'opposition ont fait savoir chacun, pas pour les mêmes raisons, toutefois, qu'ils n'épousaient pas la démarche. Les Frères musulmans rejettent les autorités de transition. La coalition de l'opposition dénonce, elle, une absence de concertation préalable.