Les ministres du Commerce et de l'Intérieur étaient en visite à Aïn Defla hier. Le duo ministériel, Benbada et Ould Kablia a eu, dans ce cadre, à visiter trois de ces marchés flambant neufs. Il s'agit des trois premiers marchés achevés et livrés aux commerçants, sur les 14 prévus. A Aïn Defla, les deux ministres ont posé la première pierre d'un centre commercial à 4 niveaux et effectué une visite du nouveau siège de la daïra de Aïn Defla qui est pratiquement achevé. Lors du point de presse tenu au siège de la wilaya, le ministre de l'Intérieur a recadré l'opération, lancée il y a un an, de réorganisation des circuits commerciaux, avec l'objectif de mettre le holà concernant le marché informel et illicite. Cependant, il reconnaît tacitement que c'est une opération qui a été menée, dans le cadre d'un plan d'urgence du gouvernement, «mais la promesse a été tenue même si, ici et là, il y a quelque retard qui ne tardera pas a être comblé», a-t-il déclaré. Interrogé sur les nuisances que cause la contrebande et les préjudices qu'elle cause au Trésor public, le ministre reconnaît le phénomène et son ampleur. «Du petit trafic auquel se livraient les membres d'une même famille, la contrebande, principalement celle des carburants, s'est érigée en cartel, s'est instituée». Pour l'enrayer, il faut aller loin dans les mesures judiciaires et pénales», dira-t-il. Il reconnaît aussi les erreurs du passé. «Ce phénomène s'est développé à cause du laxisme de certains segments de l'Etat, ou de négligences, sans oublier aussi une faiblesse des moyens matériels et humains. Nous nous employons à combler les lacunes.» Sur le même registre, le ministre du Commerce a abondé dans le même sens, en déclarant : «Nous nous attelons à réorganiser la fonction commerciale dans ses différentes dimensions». Evoquant lui aussi le phénomène de la contrebande, il dira pour étayer ses propos : «Nous avons constaté que dans certaines régions frontalières, le nombre de grossistes est nettement supérieur au nombre de détaillants, ce qui est anormal... En fait, ces grossistes font de leur statut un moyen de regrouper la marchandise pour l'exfiltrer hors frontières». Reprenant la parole, le ministre de l'Intérieur dira : «Le problème de la contrebande devient un problème de sécurité nationale et il faut le traiter en tant que tel, surtout que maintenant les contrebandiers n'hésitent pas à attenter aux forces de sécurité, tuant et blessant même, policiers, gendarmes et douaniers.» Empiétant presque sur le domaine de Mustapha Benbada, Ould Kablia parle de la faiblesse de l'exportation de nos produits agricoles notamment et met le doigt sur «l'absence de présence» d'agents algériens dans les grandes places commerciales de France et d'Europe, d'agents motivés et motivant, pour faire connaître nos produits, leur qualité, leur disponibilité, nos potentialités. Tout comme il préconise que pour vendre, il faut répondre aux normes édictées par le client et à ses exigences notamment en matière de régularité, de constance dans la qualité, du respect des délais de livraison et du conditionnement et de la conservation. «Il y a donc quoi faire.» Interrogé sur l'intégration des pré-emplois dans la Fonction publique, le ministre de l'Intérieur dira : «Ce serait une catastrophe nationale que de les intégrer tous, nous sommes le seul pays au monde à avoir fait fi et de beaucoup même du rapport fonctionnariat/PIB.» D'autres wilayas feront l'objet de ce genre de visite dans les prochains jours, indique-t-on.