La crise en Egypte continue d'inspirer le MSP et bien d'autres partis qui essaient tant bien que mal de faire le parallèle avec la situation politique du pays que plus d'un qualifie de fermée, surtout avec la maladie prolongée du président de la République. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) Le mouvement de Abderezzak Mokri ne cesse, en effet, de multiplier les initiatives à l'effet d'arrimer à sa cause d'autres partis et segments de la société civile à l'effet de condamner ce qu'il considère comme étant un coup d'Etat et un coup de grâce portés à la légitimité démocratique en Egypte avec tout ce que cela suppose, selon lui, comme conséquences sur le reste des pays arabes que l'on veut faire apparaître comme pas mûrs pour ce contrat social. Et de plaider pour un soutien actif et massif pour les Frères musulmans et les citoyens qui maintiennent leurs sit-in sur les places égyptiennes. Avant-hier, à l'occasion d'une table ronde autour justement de la crise égyptienne, le président du MSP a soutenu que ce qui s'est passé le 3 juillet en Egypte avec le renversement de l'ex-président Mohamed Morsi est un tournant historique et concerne tous les pays du monde arabe. «L'interruption du processus électoral en Egypte est à valeur de fermeture aussi de l'horizon politique de par le reste du monde arabe», affirmera encore Abderezzak Mokri qui invitera à une large mobilisation des Algériens à l'effet de se tenir aux côtés des défenseurs de la légitimité populaire en Egypte. Et à Mokri de lire en ce coup de force un message clair à la jeunesse des pays arabes invitée à ne pas croire en la démocratie et que seules la force et la violence sont la solution pour imposer une telle option au détriment des autres. Tout le contraire de ce que le contrat social que l'humanité, au fil de ses douloureuses expériences, suppose comme règles de gestion des affaires de la cité. Et pas que cela puisque ce putsch constitue un frein au développement et à la civilisation des contrées arabes. Pour Le président du RPR, ce qui se passe en Egypte s'inscrit en droite ligne de la logique du plus fort mange le plus faible, lui pour qui le coup d'Etat ayant eu raison de Morsi a été pensé par les Etats- Unis et les Européens, exécuté par les appendices locaux et financés par les monarchies du Golfe, faisant le parallèle avec ce qui s'est passé dans le pays au début des années 90. Pour sa part, le secrétaire général du mouvement Islah considère que ceux qui ont exécuté ce coup d'Etat ont commis une «grande traîtrise à l'encontre de leur peuple et de leur histoire». Djahid Younsi regrettera la position timorée de notre diplomatie, et ce, malgré le statut de membre de l'Union africaine qui rejette tout coup d'Etat qui toucherait un de ses membres. Tahar Benbaïbèche, du parti de Fadjr El Djadid, s'interrogera si le but recherché à travers la destitution des Frères en Egypte, Nahda en Tunisie n'était pas de laisser la porte grandement ouverte aux Taliban, Boko Haram et autres El Qaïda. Et de toutes les interventions lors de cette rencontre, une s'est inscrite quelque peu en porte-à-faux avec le constat unanimement partagé. Celle du sociologue Zoubir Arous qui invitera les partis islamistes à revoir leurs discours et leur action politique. Lui qui considère que les données ont grandement changé, il exhortera le MSP et consorts de la mouvance islamiste à reconsidérer leur perception du fait politique et celle, donc, de la légitimité démocratique qui signifie la participation avec les autres et non leur exclusion.