L�indice de perception de la corruption 2005, rendu public hier par l�ONG Transparency International, indique que l�Alg�rie figure, pour la troisi�me ann�e cons�cutive, parmi les pays les plus corrompus de la plan�te. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Avec une note de 2,8 sur 10 dans l�indice dans cette nouvelle �dition de l�indice de perception de TI, l�Alg�rie est class�e � la 97e place sur un total de 159 pays. Une note consid�r�e comme m�diocre puisque largement inf�rieure � la moyenne. Entr�e pour la premi�re fois en 2003 dans ce hit-parade mondial de la corruption, l�Alg�rie fait figure de mauvais �l�ve. A titre indicatif, notre pays se classe loin derri�re le Botswana (32e), la Jordanie (38e), la Tunisie (43e) ou encore le Maroc (78e). L�Alg�rie est log�e � la m�me enseigne que l�Argentine, Madagascar, le Malawi et le Mozambique. Pour les besoins de ce classement, le cas de l�Alg�rie a �t� �tudi� sur la base de 7 enqu�tes ou sondages r�alis�s par des organismes ind�pendants. Ces enqu�tes sont r�v�latrices puisqu�elles refl�tent les points de vue des milieux d�affaires et des analystes du monde entier. Vue de l�ext�rieur, l�Alg�rie est donc un pays o� existe un fort taux de corruption. La perception est identique de l�int�rieur. Durant l�ann�e 2005, la presse a d�voil� de nombreuses affaires de corruption. Abus de pouvoir, pots-de-vin, malversations, concussions, d�tournements, dilapidations� les journaux �regorgent� de cas concrets de corruption. Agissant par �-coups, la justice intervient parfois. Ce fut le cas pour l�affaire Frik, du nom de l�ancien wali d�Oran, ou encore pour l�affaire du wali de Blida, Mohamed Bouricha. �L�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC)- section de Transparency International, n�est pas du tout surprise par le tr�s mauvais score enregistr� par l�Alg�rie. La situation sociopolitique et �conomique qui pr�vaut en Alg�rie, depuis plusieurs ann�es d�j�, n�a cess� de favoriser les conditions de l�explosion de la corruption � petite et grande � � tous les niveaux et tout est fait par le pouvoir en place pour que la g�n�ralisation de ce fl�au se poursuive � grande �chelle. Le retour en force d�un Etat policier, autoritaire, r�pressif et liberticide, est un des principaux indicateurs de ce maintien parmi les pays cancres de la corruption au sein de la communaut� internationale�, note cette association dans un communiqu� rendu public hier. L�AACC rappelle �galement que le projet de loi relative � la pr�vention et � la lutte contre la corruption n�a toujours pas �t� adopt� par le Parlement. Notons que ce texte aurait d� �tre pr�sent� � adoption durant la session parlementaire de printemps. Sa programmation serait pr�vue pour le mois de novembre, annonce-t-on du c�t� de l�APN. Ensuite, il faudra attendre l��laboration des textes d�application sans lesquelles cette loi sera totalement inefficace. T. H. Qu�est-ce que l�indice de perception de la corruption ? L'indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International classe les pays en fonction du degr� de corruption per�ue dans les administrations publiques et la classe politique. C'est un indice composite faisant appel � des donn�es sur la corruption tir�es de sondages d�experts r�alis�s par divers organismes dignes de confiance. Il refl�te les points de vue des milieux d�affaires et des analystes du monde entier, y compris les experts qui r�sident dans les pays �valu�s. TI concentre son attention sur la corruption dans le secteur public et d�finit la corruption comme l'abus d'une charge publique � des fins d'enrichissement personnel. Les sondages utilis�s pour �tablir l'IPC posent des questions en rapport avec l'abus d'un pouvoir officiel dans un int�r�t personnel, en mettant l'accent, par exemple, sur l'acceptation de pots-de-vin par des fonctionnaires dans le cadre de march�s publics. Les sources ne font pas de distinction entre �corruption politique� et �corruption administrative�, pas plus qu�entre �petite corruption� et �grande corruption�.