[email protected] Une colère mêlée à une profonde tristesse, une révolte et un sentiment d'impuissance, c'est tout cela Nadia. Une femme désemparée, une jeune grand-mère de 42 ans qui crie à l'injustice. Nadia subit, comme beaucoup de femmes algériennes, le diktat du frère, d'abord, puis de l'époux. Elle se retrouve à la rue, chassée de la maison familiale devenue un litige entre les héritiers. Après son mariage, elle ne quittera pas la demeure du «père». Crise de logement oblige, elle convolera donc chez ses parents. Et cette fois, c'est le mari qui prendra le large. L'union ne fera pas long feu, et Nadia se retrouve à la case départ avec en plus deux enfants en bas âge qu'elle élèvera seule. Elle avait un toit, c'était l'essentiel. Les enfants ont grandi tant bien que mal, l'aînée se mariera à son tour et Nadia se retrouve avec la charge d'un troisième enfant. Il faut dire que la malchance les poursuit. Le gendre a pris lui aussi la poudre d'escampette sans crier gare, et les voilà dehors depuis une année maintenant. Une habitation qui est toujours dans l'indivision, malgré des démarches judiciaires pour un partage légal et équitable, et un des frères qui croit dur comme fer qu'elle ne fait pas partie des héritiers faisant fi des lois,et Nadia qui se retrouve sans toit et de surcroît interdite de franchir le seuil de la porte de la maison où elle est née, grandi et s'est mariée. Le pire, c'est qu'elle est devenue un renégat. On lui ôtera même le droit de voir sa mère de 84 ans. Ne supportant plus d'être privée de lui rentre visite, elle se contentera, la mort dans l'âme, de la voir de loin. Elle lui fera des signes en pleurant les larmes de son corps et s'en remet à Dieu. Elle croit, quant à elle, à une justice divine, convaincue qu'ici-bas les hommes forts de leur statut continueront impunément à bafouer les droits de la femme.