La deuxième édition de la fête de la figue de Barbarie de Sahel (Bouzeguène) organisée les 22 et 23 août par l'association culturelle du village sous l'égide de l'APW , de la direction de la culture et de l'APC a connu une notable évolution avec une prise de conscience plus pointue des enjeux de la manifestation. Le ton a d'ailleurs été donné par le P/APW de Tizi-Ouzou à l'ouverture de la fête, en prônant une démarche et une réflexion privilégiant une vision et une réflexion à même de revaloriser ce fruit exotique et donc d'assurer la pérennité de l'événement. Autrement dit, à s'éloigner de la folklorisation et du tout festif qui minent l'avenir de ce genre de manifestations. Ce en quoi ont anticipé les organisateurs qui ont peaufiné leur programme en y intégrant des activités intéressantes comme cette communication de M. Belgat Saci, Dr en agronomie à l'université de Mostaganem, sur la figue de Barbarie dont il déplore le peu d'intérêt que lui accordent les pouvoirs publics qui ne savent même pas la superficie et l'importance économique de ce fruit du terroir gracieusement offert par la nature et dont l'huile qui en est extraite se négocie à des prix exorbitants en Occident. L'on retiendra aussi cette exposition thématique de l'ETS Délice africain de Birkhadem ( Alger) qui, après avoir mis au point et développé le vinaigre de figue de Barbarie avec ses indications d'amaigrissant, de régulateur de l'appétit, de digestion, d'élimination des graisses, s'est lancée avec succès dans des recherches pratiques sur les vertus de la fleur et de l'huile de la fleur et de la graine de la raquette, des vertus thérapeutiques du fruit en tant qu'anti-diarrhéique et tonicardiaque, projette de se lancer dans des recherches sur la raquette de la figue de Barbarie, aliment végétal par excellence et engrais bio. L'établissement a d'ailleurs réalisé un excellent film documentaire sur le figuier de Barbarie. La qualité des exposants et des intervenants qui sont venus de quatre wilayas a conféré à cette édition une dimension plus que régionale. En guise de perspective, le président de l'association Sahel inscrit au premier plan la valorisation de ce fruit par la création de coopératives aux fins d'englober la relance commerciale de ce produit en liant économie et environnement sachant que le figuier de Barbarie dont le fruit se négocie actuellement à 200 DA le kilo, est aussi un excellent rempart contre les incendies. Un projet loin d'être surréaliste avec cette promesse de doubler la subvention annuelle de la manifestation qui est de 50 millions de centimes. Trente trois exposants et associations ont intégré l'événement avec leurs produits artisanaux, leurs labels et leurs innovations, comme cette ingénieuse exposition de Aït-Bouaddou, sur le recyclage des déchets ménagers.