Le Premier ministre a affirmé, hier, que l'absence de Conseil des ministres «n'est pas un problème». Abdelmalek Sellal a estimé que les réunions que tiennent chaque mercredi les membres du gouvernement suffisent à gérer le pays. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Abdelmalek Sellal en arrive à justifier l'injustifiable. Dans une déclaration à la presse, hier, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire d'automne, le Premier ministre a expliqué que la non-tenue de Conseil de ministres ne constituait pas «un problème». «Le gouvernement travail tout les mercredis et étudie un grand nombre de projets de lois, il y en a treize. Lorsque le Conseil des ministres devra se réunir, il se réunira. Ce n'est pas un problème. Actuellement, le travail avance. Quand le Président de la république décidera de l'organiser, il sera organisé. La tenue d'une réunion du Conseil des ministres actuellement n'est pas nécessaire», a-t-il dit. Selon Sellal, le gouvernement «coordonne quotidiennement avec le Président» l'ensemble des activités. En cette fin de troisième mandat, le Conseil des ministres, institution républicaine de premier ordre au sein de laquelle est définie l'action du Pouvoir Exécutif et qui permet d'entériner les projets de lois, joue un rôle accessoire. Mais les effets de l'absence du Chef de l'Etat, seul habilité à présider une réunion du Conseil des ministres, commence à se faire ressentir. Hier, le Premier ministre et le ministre des Finances ont confirmé l'annulation de la loi de Finances complémentaire de l'année 2013. Bien sûr, Karim Djoudi s'est montré rassurant en affirmant que l'indisponibilité de la LFC 2013 ne provoquera «aucune contrainte en matière de disponibilité des ressources ni sur le fonctionnement des institutions». Mais il est utile de rappeler les dernières déclarations de Abdelmalek Sellal à propos de la LFC. ` Le 24 juin, le Premier ministre annoncé à partir de Souk-Ahras où il effectué une visite de travail : «beaucoup de procédures seront incluses dans la loi de Finances complémentaire 2013, qui sera adoptée prochainement, pour faciliter davantage les procédures pour les investisseurs, surtout pour les investisseurs algériens». Le pouvoir Exécutif donne l'impression de s'être débarrasser d'une contrainte. Pourtant, rien n'est réglé puisqu'il doit au plus vite adopter la loi de Finances et du budget de l'année 2014 et la présenter devant les deux chambres du Parlement. Mais pour cela, Abdelaziz Bouteflika doit convoquer et présider un Conseil des Ministres. Sauf que son Premier ministre a jugé, hier, que ce «n'est pas un problème » et que sa tenue «n'est pas nécessaire »... T. H. MOHAMED CHARFI À PROPOS DE LA CRISE AU FLN : «La justice a tranché en toute transparence» Le ministre de la Justice, Gardes-des-sceaux, a indiqué avoir été saisi officiellement dans le cadre du conflit qui oppose les deux ailes du Front de libération nationale. «Lorsque le ministre de la Justice est saisi par une partie, la saisine recevra la suite qu'il convient légalement. La justice a tranché en toute transparence et en toute légalité. Les voies de recours sont ouvertes à toutes les parties et la Justice est la première et la dernière à trancher dans ce domaine». Mohamed Charfi a été interrogé sur le rôle de l'administration dans le processus qui a permis l'autorisation du Comité central. «Je ne suis pas responsable de l'administration. Je conseille à ceux qui sont concernés par ces décisions de justice, de relire attentivement les jugements avant de faire tout commentaire». Par ailleurs, Mohamed Charfi a refusé de se prononcer au sujet de la rapidité avec laquelle le tribunal administratif d'Alger a réagi pour autoriser la tenue de la session du Comité central du FLN.