La commune de Aïn Torki qui relève de la daïra de Hammam Righia, qui vit accrochée au flanc sud-est du Zaccar s'est illustrée en l'an 1 du siècle dernier par une des nombreuses insurrections et révoltes contre les colons, un ramassis de relégués venus de divers pays d'Europe installés de force par la soldatesque française d'alors, et qui s'étaient livrés à la spoliation des terres sans vergogne des populations algériennes par des lois scélérates et par la violence. Une révolte qui n'avait fait que raffermir la volonté des Algériens et éclairer qui plus est une frange de la population française même, sur ce qu'a été «la mission civilisatrice» de la France colonialiste qui n'a reculé devant rien pour s'approprier les richesses du pays, n'hésitant devant aucune exaction. Une insurrection, on s'en souvient qui avait fait couler beaucoup d'encre après le fameux procès des révoltés de l'an 1» de Montpellier. De nos jours, Aïn Torki est une commune paisible, trop paisible même et où l'activité économique reste très faible. Elle vit surtout de subventions de l'Etat faute de vrais investissements productifs, hormis un peu d'arboriculture, de petits élevages de bovins et de caprins et de maigres maraîchages, un peu d'apiculture et surtout du charbonnage au prix d'une déforestation sauvage et sans précédent. Pourtant, Aïn Torki recèle une richesse inépuisable, la pierre, matière première servant à la production d'agrégats destinés à la construction, à l'aménagement des routes surtout en cette période où toute l'Algérie est devenue un éternel chantier. La commune de Aïn Torki recèle quatre de ces carrières, appartenant respectivement à la Sonatro, deux à des investisseurs privés, et la quatrième à Gololin qui fonctionnait en partenariat avec une société turque, ces quatre carrières sont toutes maintenant à l'arrêt chacune pour diverses raisons. Pour Sonatro, il s'agit, nous dit-on, pour «des raisons internes». Pour une autre exploitée par un privé pour une réclamation des riverains qui subissaient des nuisances dues à l'usage des explosifs, pour la société algéro-turque, l'arrêt a eu lieu sur décision du wali pour «non-conformité» avons-nous appris depuis 2005. Ces quatre unités de production faisaient travailler quelque 150 employés soit 150 familles représentant environ 750 personnes. Au-delà des problèmes de l'emploi, il faut noter aussi que toute la région est de la wilaya se trouve privée d'agrégats à proximité, alors que les besoins en construction sont énormes. Des agrégats notamment le 8/15 pour le béton armé et la 15/25 pour les chaussées, il faut maintenant les chercher à l'ouest de la wilaya dans la région de Aïn Defla et d'El Attaf où 21 exploitations de carrières sont en activité. Ce déséquilibre n'a pas manqué d'induire un surcoût considérable sur le coût du m3 de gravier et de sables de pierre dont les prix ont été multipliés parfois par 6 voire 8, sans compter les coûts en temps d'approvisionnement. AAïn Torki, on espère que les autorités concernées vont se pencher sur le problème et pourquoi pas encourager ces investissements et peut-être voire la remise en service de ces unités pour le bien-être de la localité, mais aussi pour tous les constructeurs de la région,-surtout vu la crise de logements sévère qui sévit et par là accélérer la réalisation des programmes de logements tous types confondus.