Le sort du complexe sidérurgique d'El Hadjar est-il déjà scellé ou non ? Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement n'a pas voulu hier se prononcer. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Maintenant le suspense, Amara Benyounès a réfuté toutes les «rumeurs» à propos de l'éventuelle renationalisation du complexe, détenu actuellement par le leader mondial ArcelorMittal. Selon le ministre du Développement industriel, toute décision relative à ce complexe relève strictement du Conseil des participations de l'Etat (CPE), présidé par le Premier ministre. Par ailleurs, Amar Benyounès qui est secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA) a signifié clairement son respect de la cohésion gouvernementale, réfutant tacitement toute remise en cause de la règle 49/51 régissant l'investissement étranger même si son parti a longtemps plaidé pour. D'autre part, Amara Benyounès a également assuré que la politique industrielle impulsée notamment par son prédécesseur, Chérif Rahmani, ne sera pas remise en cause, en dépit de quelques «changements dans la démarche...». Par ailleurs le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement rencontrera aujourd'hui les partenaires socio-économiques. Nommé à ce département depuis mercredi dernier, Amara Benyounès abordera avec ses hôtes (UGTA, associations patronales des secteurs public et privé...) les problématiques du développement industriel, l'encouragement de l'investissement et du partenariat, sous toutes ses formes (partenariat public-privé, public-public, public-étranger, privé, étranger). Ce qui s'incrit, relève M. Benyounès qui a présidé hier la cérémonie de création d'une société commune algéro-espagnole dans le domaine de l'industrie mécanique, dans le cadre de la «concertation permanente». Voire, dans le contexte du «partenariat vital» entre les pouvoirs publics et les organisations patronales, le gouvernement accordant la priorité au développement industriel, rappelle-t-il. Mais aussi à l'investissement étranger, concrétisé cette fois-ci par la création d'une joint-venture entre l'entreprise publique Sofare, filiale du groupe public ENTMP et la firme espagnole Europactor. Basée à Aïn Smara (Constantine), sur le site de l'EPE Sofare, la nouvelle société commune Europactor – Algérie SPA possède un capital social initial de 1 million d'euros, détenu à 60% par Sofare et à 40% par Europactor. Vouée à la fabrication de rouleaux compacteurs et autres matériels de travaux publics, cette joint-venture devra produire une gamme de 6 types de rouleaux compacteurs mono et double bille, de 3 à 20 tonnes, d'une valeur de 3 milliards de dinars par an. La production dont 75% sont destinés à la consommation domestique (la vente et après-vente étant assurés par le réseau commercial de l'ENTMP) et 25% à l'exportation (par le biais du réseau commercial international d'Europactor), passera de 110 engins la première année à 460 engins la quatrième année. Estimé à 400 millions de dinars dont 100 millions de dinars à titre d'engagements spécifiques durant les trois premières années, le coût d'investissement devra évoluer à 500 millions de dinars dont 200 millions de dinars à titre d'investissements spécifiques dès la quatrième année. Estimé à 21% la première année, le taux d'intégration passera à plus de 50% à la quatrième année, avec la motorisation des engins par la nouvelle gamme de moteurs refroidis à eau, provenant de l'Entreprise de fabrication de moteurs EMO de Oued Hamimime (Constantine). Notons également la création de 250 emplois dont 150 indirects. Un partenariat voulu «gagnant-gagnant», un signe de l'encouragement des autorités espagnoles à l'investissement espagnol et le partenariat bilatéral, dira par ailleurs l'ambassadeur du Royaume d'Espagne en Algérie, M. Busquets, qui indique que l'Espagne est devenue, durant le premier semestre 2013, le premier client et le troisième fournisseur de l'Algérie.