C'est le désarroi total chez les propriétaires de fusils de chasse de Bouira Ils sont plus de 8 500 à avoir restitué durant les premières années 1990 leurs fusils de chasse aux autorités ; ils étaient parmi les premiers à l'échelle nationale et aujourd'hui, après que l'opération de restitution de ces armes ait débuté au début des années 2000 d'une manière très active dans certaines wilayas, ils sont les derniers à avoir bénéficié de cette opération. Pourtant, chez ces milliers de paysans impénitents qui ont toujours refusé de mêler leurs progénitures à leur combat – de peur de les voir faire dans l'excès et la violence, comme ils ont tenu à nous le signaler –, la mobilisation n'a jamais baissé et depuis le début des années 2000, ils ont effectué des centaines d'actions entre marches, sit-in et autres déplacements au ministère de l'Intérieur, ainsi qu'à Blida, au siège de la 1re Région Militaire. «Après ces multiples actions, nous avons enfin reçu les premiers fusils en février 2012. A l'époque, les responsables de la wilaya et ceux du secteur militaire nous ont rassurés que l'opération devait se poursuivre jusqu'à la restitution de la totalité des fusils de chasse. Nous avons applaudi mais, quelques mois après la restitution de 708 fusils de chasse sur un total de 8 500, l'opération est bloquée et elle l'est jusqu'à maintenant», dira Guerrache Abdelkader, l'un des représentants de ces propriétaires qui dépassent tous la soixantaine. Dimanche dernier, ils étaient encore une fois des centaines à observer un énième rassemblement au niveau de la place publique de Bouira. Sur place et pour ne pas perturber le trafic routier dans la ville, ces protestataires ont délégué une trentaine de représentants pour aller à la rencontre du chef du secteur militaire de Bouira afin d'avoir des explications concernant une promesse non tenue. En effet, le 25 août dernier, le colonel leur avait promis la restitution de leurs armes dans un délai n'excédant pas les dix jours. «Nous avons temporisé et nous avons attendu 21 jours, mais aucun fusil n'a été restitué», dira encore Guerrache Abdelkader, qui paraissait très déçu après l'accueil peu amène qui leur a été réservé dimanche dernier au niveau du secteur militaire de Bouira ; la délégation ayant été priée de quitter les lieux par un responsable avant même de voir le colonel. Furieux et déçus par la tournure des événements, ces pères de familles, qui ne méritaient pas ce mépris ont tenu à dénoncer cette attitude et ont décidé de se déplacer à Blida pour voir les responsables de la 1re RM. En outre, et puisqu'ils sont plus de 250 000 à l'échelle nationale à réclamer leurs armes, les propriétaires qui rappellent que dans la wilaya de Bouira et à cause de l'insécurité, plus de 5 000 bovins et ovins, ont été volés, prévoient, au cas où rien n'est fait d'ici là, une marche nationale à Bouira pour le 29 septembre prochain.