Une centaine de travailleurs de l'entreprise ArcelorMittal El Hadjar ont tenu, hier mardi, un sit-in devant le siège de l'union de wilaya UGTA de Annaba pour dénoncer la mesure d'éviction entamée par le responsable de l'union locale de Sidi Amar à l'encontre de Daoud Kechichi, secrétaire général de l'entreprise ArcelorMittal Annaba, ainsi que quatre autres membres de ce syndicat. Dans un communiqué dont une copie a été adressée la veille au Soir d'Algérie, celui-ci estime qu'il fait face à «un complot ourdi par ceux qui se sont longtemps sucrés sur le dos des travailleurs. Ils essaient de revenir au complexe pour reprendre leurs affaires à travers les marchés qu'ils concluent illégalement, principalement dans le domaine du transport et de la sous-traitance. Ils n'ont pas apprécié la manière dont s'est terminé le conflit» qui a opposé sa structure syndicale à l'employeur et qui s'est terminé, selon le document, par «une victoire au bénéfice des travailleurs». Il affirme que lui et ceux des travailleurs qui lui sont fidèles tiendront quotidiennement des sit-in devant le siège de l'union de wilaya UGTA jusqu'à satisfaction de leur requête qui vise à empêcher sa destitution et «la prise en otage du complexe». L'équipe de Kechichi a été désignée, il y a à peine deux mois, par ceux-là mêmes (unions de wilaya de Annaba et locale de Sidi Amar) qu'il dénonce aujourd'hui, au lieu et place du syndicat légalement élu par les travailleurs au mois de février 2013, mené par Chaouch Tahar. Ce dernier ainsi que quatre autres membres du syndicat élu ont été évincés quatre mois après leur élection, par cette même union de wilaya UGTA, sans recours à la moindre élection, pourtant plus que nécessaire dans une telle situation. A la suite de ce coup de force, ces derniers ont déposé plainte à la chambre administrative du tribunal d'El Hadjar, qui s'est déclaré à l'époque incompétent. Après un recours introduit par les plaignants, ils ont reçu l'assurance que leur dossier sera étudié dans les prochaines quarante huit heures. Dans le même ordre d'idées, on parle ces dernières vingt-quatre heures du «retour à la légalité» par le rappel de l'équipe de Tahar Chaouch. Selon une source proche de celui-ci, il aurait reçu une convocation de l'union de wilaya UGTA de Annaba «pour être intronisé à nouveau à la tête du syndicat de l'entreprise avec ses camarades évincés». Des observateurs de la vie syndicale à Annaba estiment que cette volte-face serait liée à des injonctions venant d'en haut. Elle intervient à une dizaine de jours du passage pour approbation, du dossier de la recapitalisation de la filiale algérienne du groupe mondial de l'acier, par le Comité de participation de l'Etat (CPE), selon le principe 51/49% du capital social au profit de l'Etat algérien à travers le groupe Sider (46%) et 5% pour le fonds national de l'investissement (FNI). Tous ces événements ont lieu à un moment où le complexe sidérurgique d'El Hadjar vit ses derniers jours sous sa forme de partenariat conclu en 2001 avec l'indien Ispat. En effet, depuis une semaine, le haut fourneau n°2 qui se trouve au centre de la zone chaude du complexe est à l'arrêt sur décision de la direction générale, «suite à l'écroulement de la couche réfractaire d'usure du cowper n°3». Très optimiste, cette dernière prévoit un arrêt de huit semaines seulement.