La fin du processus du renouvellement des différents conseils de l'ordre des avocats, prévue très prochainement, débouchera incontestablement sur un autre scrutin, celui de l'élection du président de l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNAB). Ainsi, deux avocats et pas des moindres ont officiellement affiché leurs intentions de briguer le poste de président de l'UNAB. Abder Bettache -Alger (Le Soir) La réélection d'Abdelmadjid Sellini à la tête du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger pour la cinquième fois a relancé le «souhait» de ce dernier de briguer pour la troisième fois le poste de président de l'Union nationale des barreaux d'Alger, dont le président sortant, en l'occurrence M. Mostefa Lenouar, n'a pas caché son souhait de se succéder pour un autre mandat. Les deux avocats ont affiché publiquement leur hostilité et n'hésitent pas à monter en puissance dans les prochains jours. En effet, le premier à avoir annoncé la couleur est Me Sellini, le président du barreau d'Alger. Ce dernier, lors de sa dernière sortie médiatique, plus exactement à l'occasion d'une conférence de presse et en présence d'une dizaine de présidents de barreaux, a tiré à boulets rouges sur l'actuel président de l'Union des barreaux d'Algérie, M. Lenouar. Le président du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger «accuse» ce dernier «d'être derrière la crise qui sévit au sein du barreau de Mascara». «C'est une atteinte à la profession d'avocat, la situation qui prévaut aujourd'hui au sein du conseil de l'ordre des avocats de Mascara», a expliqué l'avocat Sellini. Or, de son côté, le président de l'Union sortant, en l'occurrence Me Lenouar, n'a pas tardé à réagir pour fustiger ses détracteurs, les accusant de «vouloir manipuler une situation pour en faire un fonds de commerce électoral». L'autre enjeu, voire la ligne de démarcation entre les deux potentiels candidats à la présidence de l'Union des barreaux, sera incontestablement les positions affichées par l'un et l'autre au sujet du projet portant organisation de la profession d'avocat validé par les deux chambres en août dernier. Me Lenouar avait estimé que le projet de loi comporte de nombreux articles intéressants «qu'il faudra garder», mais aussi d'autres qui «mettent en danger l'indépendance» de l'avocat et «le droit de la défense», qu'il faudra «à tout prix revoir». C'est pour cela, a-t-il dit, que l'idée de le maintenir a été défendue par la majorité. «Pourquoi aller vers l'extrême lorsque nous avons la possibilité d'agir d'une manière plus sereine et plus intelligente ?», a conclu le président de l'UBA. Une position réfutée par son rival Me Sellini qui avait considéré à l'époque que «la décision prise par le président de l'UNAB, soit soutenir le projet du gouvernement, est en soit une décision qui n'a pas eu l'aval de toute la corporation des avocats». Il reste à savoir jusqu'où ira la rivalité entre les deux postulants ?