Pas moins de 14 800 aides à l'habitat rural ont été attribuées récemment dans le cadre d'un programme spécial à travers les communes de la wilaya de Naâma ; avec une contribution financière de la CNL (Caisse nationale du logement). Un besoin pressant pour les demandeurs de logements recensés dont la quasi totalité dans les milieux urbains. Plus des 80% des aides ont ciblé, notamment, la couche des fonctionnaires et les célibataires ; une mesure qui a en effet, soulagé la pression sur le logement socio-locatif, depuis que l'ex-wali, M. Maatali, a sollicité le gouvernement pour multiplier l'octroi des aides à l'habitat rural dans les milieux urbains ; un accord pour cette formule «le rural dans l'urbain» a été donc, accordée pour les deux wilaya de Naâma et d'El-Bayadh. Notons encore, que le Premier ministre M. Abdelmalek Sellal, a, lors de sa dernière visite au début du mois de septembre dernier dans la wilaya de Naâma, sommé les autorités locales à la livraison et l'achèvement du programme spécial d'aides à l'habitat rural attribué à la wilaya, dans un délai ne dépassant pas un mois. Une semaine après, les choses semblent s'accélérer à toute vitesse, et les listes des quelque 8 000 bénéficiaires ont été affichées à travers presque toutes les communes. Un grand soulagement a été ressenti chez certains postulants (dont des pères de famille, des jeunes mariés, voire même des célibataires, des femmes divorcées) même). Le problème de logement dans la wilaya qui devait se régler petit à petit, par cette nouvelle formule : «le rural au secours de l'urbain», risque de ne pas connaître son épilogue, par la décision du ministre de l'habitat, M. Abdelmadjid Tebboune, qui vient de saisir les autorités locales d'annuler les listes des bénéficiaires et de les attribuer dans les zones rurales, mettant ainsi les autorités locales dans l'embarras. Une décision qui risque de mettre le feu aux poudres, à moins que le déficit serait comblé par un programme spécial de l'OPGI, qui viendrait aux secours des demandeurs recensés dans les centres urbains. D'ailleurs, rappelons qu'à Méchéria, lors de l'affichage des listes de 2 400 bénéficiaires de l'habitat rural, des émeutes ont causé un grand dégât à la commune, et quelques blessés légers ; voire un lourd bilan en bien mobilier et matériel informatique et que le maire de la commune l'a échappé belle en se refugiant dans un magasin. Pourquoi alors, M. Tebboune, qui est d'ailleurs originaire de la région, ignore que Méchéria, Aïn-Séfra, et Naâma, sont de grands villages uniquement et que les espaces pour construire des millions de logements existent dans ces étendues désertiques. Pour les associations et les élus locaux (APC, APW, députés et sénateurs), une telle décision, est à revoir, pour ne pas dire totalement rejetée, car il y va du besoin pressant des jeunes qui veulent se marier, des jeunes mariés, des femmes célibataires à un âge avancé, voire des pères de famille aux ressources limitées. Une audience est à demander en urgence au ministre de l'Habitat, sinon au Chef du gouvernement en personne, pour demander l'annulation de cette décision, a avoué un élu. En attendant, de meilleures décisions, le citoyen pour son meilleur cadre de vie, n'a besoin que d'un abri.