Le film sahraoui Un pays scindé en deux a attiré un large public cinéphile au 10e Festival international du cinéma au Sahara occidental (Fisahara), qui s'est tenu à Dakhla du 9 au 13 octobre. Le film est, selon Brahim Slima Cheffaf, acteur principal, le premier long métrage, interprété dans le dialecte hassani, à être produit par l'Ecole sahraouie du cinéma Abidine Gaïd-Salah, créée depuis deux ans au camp de Boudjedour des réfugiés sahraouis, et œuvre collective des élèves de cette école, ayant bénéficié d'une formation d'à peine deux années. L'œuvre retrace l'histoire d'un jeune forcé à l'exil des territoires sahraouis occupés vers les camps de réfugiés sahraouis, et contraint de traverser le mur de la honte qui scinde en deux, sur 2 700 km, le Sahara occidental. Le film, dont le scénario a été écrit par Mohamed Salem Lansari, braque les lumières sur les difficultés rencontrées depuis par ce jeune, le contraignant même jusqu'à devoir prouver ses véritables origines sahraouies, mais qui n'ont en rien altéré sa détermination à poursuivre la lutte pour que le Sahara occidental recouvre son droit à l'autodétermination. Pour le héros du film, le cinéma sahraoui se heurte à moult contraintes, dont l'incompréhension de la société sahraouie de l'impact du cinéma pouvant servir la cause sahraouie, en plus des conditions économiques difficiles dans les camps de la dignité. Plusieurs cinéphiles se sont félicité, à l'issue de la projection de ce film, en plein air, du niveau atteint par les cinéastes sahraouis, même s'ils n'en sont qu'à leurs débuts, soulignant l'importance du cinéma dans la promotion de leur cause et la transmission de leur message à la communauté internationale, pour faire avancer les choses dans le sens de l'autodétermination du peuple sahraoui. Ce film constitue l'une des 65 productions programmées à ce 10e Fisahara, avec la participation de plus de 320 personnalités venues de 20 pays et constituées de cinéastes, réalisateurs, acteurs, artistes et gens de l'information. Les ateliers du festival, consacrés à l'audiovisuel, se poursuivent, en plus du Festival régional des cultures et arts populaires sahraouis.