Pas question d'endosser seul la responsabilité de la surcharge des classes dans le palier secondaire. Le ministre de l'Education charge son prédécesseur sans le nommer, lui reprochant de n'avoir pas assez anticipé. Le successeur de Benbouzid ne veut également pas prendre la responsabilité de réformer en profondeur le système et préfère attendre l'installation du conseil national des programmes. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Reconnaissant l'existence de «poches» où le nombre de lycéens par classe atteint la cinquantaine, le ministre de l'Education réplique, cependant, avoir hérité de cette situation qu'il explique par le fait que le ministère de l'Education, qui était au courant de l'existence de ce problème depuis au moins cinq ans, n'a pas anticipé. Sans citer nommément le nom de son prédécesseur, Baba Ahmed s'est dédouané hier, affirmant ne pas porter seul la responsabilité de cette situation. Il l'explique, cependant, par plusieurs raisons, notamment le retard accusé dans la réalisation des établissements scolaires puisque, dit-il, pas moins de 40% ne sont pas livrées dans les délais et que dans certaines régions, c'est l'indisponibilité du foncier et son prix excessif qui sont à l'origine de ces retards. D'autres raisons sont invoquées comme le déséquilibre entre les filières qui induit une surcharge dans certaines alors que, dans d'autres, le nombre des élèves peut ne pas excéder les dix par classes. Particulièrement prudent sur la question de la réforme du système éducatif, Baba Ahmed, invité du forum d'El Moudjahid, ne semble pas vouloir également endosser la responsabilité de revoir en profondeur le système. Il reconnaît que la commission des programmes était néanmoins arrivée à cette conclusion. Des recommandations qu'il dit ne pas pouvoir mettre en application sans remettre en cause l'ensemble des programmes et donc des manuels scolaires. Baba Ahmed dit n'être même plus en mesure de rémunérer les membres de ladite commission. Les réformes seront-elles alors ajournées ? Il faudra attendre l'installation du conseil national des programmes pour que cette réforme en profondeur se concrétise. Visiblement doté de plus de prérogatives, ce conseil sera seul habilité à prendre ce que Baba Ahmed qualifie de «décisions lourdes». Il ne précise, cependant, pas ni quand ce conseil sera installé ni quand il pourra sérieusement ouvrir le dossier épineux de la réforme de la réforme. N. I. Grève du Cnapest Ponctions sur salaire en vue S'il n'est pas question pour Baba Ahmed de remettre en cause le droit à la grève, le ministre de l'Education a estimé, hier, qu'il n'était pas concevable de «prendre en otage les élèves», ajoutant que la réglementation allait être appliquée et que des ponctions sur salaire allaient être effectuées. Visiblement non satisfait de l'issue de la réunion de samedi qui aura duré plus de six heures sans qu'un appel à l'arrêt de la grève soit décidé, Baba Ahmed est longuement revenu sur la principale revendication du Cnapest, à savoir la réhabilitation d'un membre radié pour «faute pédagogique». Le ministre estime que la grâce demandée par le Cnapest au profit de ce membre pourrait constituer une jurisprudence et ouvrir la voie à des dizaines de revendications de ce type. Le ministre réserve, néanmoins, sa réponse au syndicat qui poursuivait hier la grève. N. I.
Cours particuliers Un texte pour «moraliser» Face à ce qu'il qualifie de «phénomène de cours particuliers», le ministre de l'Education réagit en élaborant un texte visant à moraliser «l'activité». Le texte en question interdit tout simplement aux inspecteurs et autres encadreurs du secteur de dispenser ces cours et appelle les enseignants à une moralisation de la pratique. Le texte s'adresse en particulier aux enseignants qui obligent les élèves à suivre ces cours qui, selon lui, rendent l'élève passif et induisent en erreur les parents quant au véritable niveau de leurs enfants. Il n'est pas rare, en effet, que des enseignants dispensant des cours particuliers à leurs propres élèves gonflent leurs notes pour faire croire en l'efficacité de leurs cours particuliers. Le ministre de l'Education avoue n'avoir que la sensibilisation comme seule arme face à ce phénomène car, dit-il, il est difficile de contrôler les enseignants. N. I.
Mouvement des directeurs Le ministre s'explique à moitié Le récent mouvement effectué par le ministre de l'Education parmi les directeurs de l'éducation est justifié selon ce dernier par au moins deux raisons : le départ à la retraite des responsables concernés mais également le manque de compétence de certains directeurs qui, selon Baba Ahmed, ne «fournissent pas assez d'efforts». Le ministre a expliqué s'être conformé aux directives du Premier ministre au sujet des départs à la retraite mais n'a, au final, pas voulu s'exprimer sur le «cas» des directions de l'éducation de la wilaya d'Alger se contentant d'un «je ne peux me prononcer».