La famille de l'Emir Abdelkader, établie à Damas, accueille favorablement le film qui retrace la vie de son aïeul. Elle l'a exprimé par le biais de son descendant en ligne masculine directe, Djaâfar El Hassani El Djazaïri, fondateur et vice-président de la Fondation internationale Emir-Abdelkader pour la culture et le patrimoine. Djaâfar El Hassani El Djazaïri a dit apporter son soutien au projet de film portant sur la vie et l'œuvre de l'Emir, qui sera réalisé par le cinéaste américain Charles Burnett et dont le tournage débutera au mois de novembre prochain. L'arrière-petit-fils en droite lignée de l'Emir a ajouté, dans une déclaration écrite transmise à l'APS, qu'il est prêt à accueillir l'équipe du tournage à Damas et qu'il est disposé à lui accorder son assistance logistique, notamment en matière de prises de vue et d'exécution de scènes dans la demeure même de l'Emir dont il est l'actuel propriétaire. Il a par ailleurs jugé que ce projet cinématographique aura «un impact considérable sur notre monde en jetant un éclairage nouveau sur la vie de l'Emir, compte tenu de son message sublime basé sur les principes de fraternité, de tolérance et de dialogue interreligieux». L'Emir Djaâfar souligne, à ce propos, que «c'est bien de ce message dont on a besoin dans la plupart des pays arabes qui sont plongés dans les guerres de religion mues par le fanatisme et l'intolérance». Il a affirmé, dans le même contexte, que la communauté musulmane a besoin plus que jamais de ce type de films qui «reflètent l'esprit de bonté et de générosité chez les anciens moudjahidine». Il estime qu'en mettant en avant l'aspect charitable et éclairé dans la foi islamique, qui est basée sur l'amour et la compassion envers l'homme, ce film aiderait à «mettre fin à l'injustice, à la violence et à la haine qui agitent plusieurs pays du monde». Considérant ce film tout à fait capable de «modifier la vision de l'Occident envers l'islam et les musulmans», l'Emir Djaâfar a ajouté qu'il «constituerait en soi un signe fort de loyalisme et de considération à l'égard des Algériens et de la famille de l'Emir où qu'elle soit, à Damas et dans le monde». Le film témoigne, selon lui, d'un «hommage post-mortem à ceux parmi les grands noms qui ont contribué à écrire notre histoire contemporaine», affirmant que la famille de l'Emir «serait fière de voir la vie de son ancêtre relatée ainsi de façon juste et objective». Djaâfar El Hassani El Djazaïri a, à cet égard, réaffirmé sa confiance en l'anthropologue des religions et spécialiste du soufisme, le docteur Zaïm Khenchelaoui qui a coécrit le scénario du film en coordination avec le producteur franco-américain Philippe Diaz, en assurant qu'il «couvrirait non seulement tous les aspects connus et réputés dans la vie de l'Emir et de sa lutte armée mais aborderait également ses dimensions spirituelles, son soufisme ainsi que ses hautes et nobles attitudes humanistes qu'il doit à l'esprit bienveillant de l'islam».