C'est dans un climat d'insécurité et d'actions armées conjointes contre les groupes terroristes que le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra entreprend depuis hier une visite au mali. Selon le communiqué officiel, la visite s'inscrit dans un objectif «de consolidation, de concertation politique et de renforcement de la convergence de vues sur les enjeux et les défis auxquels fait face la région en terme de sécurité, de stabilité et de développement.» Le ministre des Affaires étrangères avait précédemment déclaré que la situation au Mali «n'était pas alarmante du fait que le terrorisme a pu être déjoué et l'unité du Mali préservée.» Il n'avait cependant pas évoqué l'opération française qui a visé les groupes terroristes au nord-Mali. Ceci, bien que les avions français avaient survolé le territoire algérien. La situation sécuritaire au Mali reste fragile et préoccupante pour la région au vu des derniers développements. Mercredi, un attentat-suicide a visé la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Lors de l'attaque, deux Casques Bleus du contingent tchadien et un civil malien ont été tués. Cet attentat a été condamné jeudi par les Etats-Unis qui ont aussi exprimé leur préoccupation devant la précipitation des événements au nord du Mali. La violence au cours des dernières semaines démontre la persistance de la situation instable du pays et l'insécurité de ses frontières. Ceci en dépit des interventions militaires françaises depuis le mois de janvier passé avec, comme objectif, de mettre hors d'état de nuire le Mujao et Aqmi et de stopper ainsi la progression des groupes armés. Depuis le début de l'année se sont aussi succédé, attentats, accrochages et attaques terroristes dans les différentes villes du pays. Depuis dimanche passé une vaste opération militaire conjointe France-Mali-ONU est en cours au nord et au sud de la boucle du Niger, visant le redéploiement et la recrudescence des mouvements terroristes, suite aux attaques menées par les djihadistes, selon l'état-major des armées françaises. Il s'agit ainsi pour l'opération «Hydre», selon ses initiateurs, d'asséner un coup fatal aux groupes armés en vue de décanter la situation, de sécuriser le pays et le déroulement des élections législatives. La situation sécuritaire connaît en effet au quotidien des attaques de groupes armés, comme celles ayant eu lieu mercredi à 1 700 kilomètres au nord-est de Bamako, près de la frontière algérienne. Il s'agissait d'une attaque suicide à la voiture piégée et à l'arme lourde.