Des couples ont réussi à fonder une famille avec un ou plusieurs enfants. L'agrandissement de leur foyer n'a pas pu se faire à leur grande surprise. Difficilement ou par étapes, leurs couples ont pu ou dû survivre à cette expérience. Une épreuve pour la plupart d'entre eux, inimaginable car ayant déjà pu avoir un enfant. Des papas et des mamans témoignent. «J'ai failli perdre mon mari» La stérilité secondaire peut faire remonter des sentiments enfouis et oubliés. C'est le cas de cette maman d'un petit garçon : «J'ai toujours rêvé d'avoir une fille qui serait ma confidente et ma complice. Mon mari préférait attendre que notre fils grandisse pour avoir un autre enfant. Lorsqu'il a eu deux ans, j'ai arrêté de prendre la pilule et je me disais que si Dieu le voulait, dans peu de temps, je tiendrai dans mes bras ma petite fille. Le temps passait et je n'étais toujours pas enceinte. Au bout d'une année, je commençais à m'inquiéter. Mon mari, lui, ne disait rien. J'ai encore attendu une année parce que j'ai été prise par le travail et la maison. Au bout de deux années, j'ai décidé d'aller voir une gynécologue. Mon fils avait quatre ans. La gynécologue m'a prescrit une batterie de tests. Je les ai tous faits. Elle n'a rien diagnostiqué, aucune anomalie. Alors, elle m'a donné une autre série d'examens pour mon époux. Ce n'est pas de gaieté de cœur qu'il a pris l'ordonnance. Pour lui, j'en faisais trop. C'est après l'avoir supplié et pleuré qu'il a accepté de se rendre dans un laboratoire. Les tests n'ont rien révélé. Nous étions encore féconds tous les deux. La gynécologue m'a alors ordonné un traitement. C'est à ce stade que je suis entrée dans une tour infernale. Je ne parlais que de cela. Dès que j'étais indisposée, je paniquais et ne cessais de me lamenter sur mon sort. Je ne faisais plus aucun effort pour mon mari. Je suis devenue obsédée par cette grossesse qui ne venait pas. Je commençais à ne plus prêter attention à mon fils, je le négligeais carrément. Le jour où mon mari a fait ses bagages et m'a dit qu'il ne remettrait plus les pieds à la maison tant que je parlerais de ça, j'ai enfin réalisé que mon désir d'avoir un deuxième enfant tournait à l'obsession. J'ai continué à pleurer et mon fils m'a pris dans ses bras. Il m'a tout simplement dit : arrête de pleurer maman, je suis là ! Oui, il était là mon fils, alors que je ne le remarquais plus. J'ai eu comme une onde de choc. J'ai compris à ce moment-là que j'étais sur le point de perdre mon mari et de faire exploser mon foyer. Je n'en ai plus parlé. Aujourd'hui, je suis comblée par mon fils. «Nous avons tout fait pour avoir un troisième enfant» Maman de deux garçons, cette juriste a voulu prendre le temps de s'occuper d'eux avant de concevoir un troisième enfant. Du fait que cela s'est passé naturellement pour ses deux premières grossesses, elle ne s'est pas imaginé un seul instant qu'elle aura du mal à tomber enceinte une troisième fois. «J'ai placé un stérilet pendant près de deux années. Par la suite, il est tombé. Et puis, nous avons attendu près de quatre années, sans que notre vœu d'avoir un bébé soit exaucé. Après deux années, je commençais réellement à m'impatienter, tout en me disant qu'il ne fallait pas stresser. Je suis allée chez une gynécologue qui ne m'a laissé aucun espoir. Pour elle, je ne pouvais plus avoir d'enfant. Et ce qui m'a le plus choquée était cette réflexion : «Vous avez déjà des enfants, pourquoi vous plaindre alors ?» J'ai trouvé que c'était une remarque très injuste et déplacée. Le désir d'un troisième enfant était partagé avec mon mari. Heureusement qu'il a été très courageux et très disponible. Il a été présent à toutes les étapes du diagnostic, de prise de rendez-vous et de traitement. Je pense que j'aurais peut-être baissé les bras si je n'avais pas son soutien. Nos efforts n'ont pas été vains puisque, quelque temps après, notre troisième petit prince est arrivé. J'espère que tous les couples qui souffrent de stérilité primaire ou secondaire pourront trouver leur bonheur. «J'ai fait appel à la médecine traditionnelle» A 37 ans, cette maman a tout essayé pour donner une petite sœur ou un petit frère à son unique enfant. «Après avoir eu ma fille, les médecins m'ont diagnostiqué une stérilité secondaire. Presque huit années d'attente, j'ai pris tous les traitements et effectué tous les examens médicaux qui nous ont coûté. Bref, à 37 ans, j'étais prête à tout. J'ai entamé des démarches pour aller en Tunisie et subir une intervention chirurgicale. Cela nous aurait ruinés financièrement mais je me disais que c'était notre dernière chance. Ma belle-famille a tout fait pour me persuader de partir chez une delaka. J'étais contre au début mais je me disais que je n'ai plus rien à perdre. Donc, j'ai reporté mon voyage et je me suis rendue chez cette cheikha. Etant méfiante au début pour toute pratique autre que médicale, je l'ai fait en désespoir de cause. Je ne sais par quel miracle je suis tombée enceinte au bout de trois mois. Ma deuxième fille est maintenant scolarisée.» Pour ce qui est de la technique utilisée, cette maman de deux filles explique : «C'est une technique particulière qui ne peut être pratiquée par n'importe qui. C'est un don qui se transmet de famille en famille. Ma masseuse, elle, est en Kabylie, elle l'a hérité de sa belle-mère.» Pour conclure, elle ajoute : «Il faut faire tout ce qui est dans ton pouvoir. Aide-toi, le ciel t'aidera !» «Une faute professionnelle a provoqué une stérilité secondaire» C'est sur un forum d'échange que cette femme désespérée a livré un témoignage poignant : «En 2004, mon mari et moi avons eu un petit garçon qui est décédé au bout de 21 jours de vie, car le gynécologue qui m'a accouché par césarienne a provoqué une souffrance fœtale aiguë. On a découvert en 2008, suite à des examens, que ce gynécologue m'avait également «bousillée» lors de la césarienne et que j'étais donc atteinte de stérilité secondaire. Nous avons essayé la fécondation in vitro mais mes ovaires ne répondaient pas aux traitements. Une grossesse naturelle a peu de chances de se produire. Mon mari souffre de ne pas pouvoir avoir d'enfant. Il m'a dit qu'il m'adorait, qu'il était fier de moi, mais qu'il ne pourrait pas vivre sans ses propres enfants et qu'il fallait envisager le divorce. Il ne veut absolument pas adopter. Pourtant, avant notre mariage, je l'avais informé que du fait de mon hypertension une grossesse était risquée pour moi et qu'on pourrait ne jamais avoir d'enfant. Malgré tout, j'ai pris le risque d'avoir un enfant par amour pour lui, la grossesse s'est finalement bien passée, c'est le gynécologue qui a fait une faute professionnelle, et maintenant mon mari veut me quitter alors que j'ai le plus besoin de lui.»