C'est à Alger, la ville où il est né un certain 15 juin 1934, que Guy Bedos a choisi de tourner la page d'une carrière en solo. Il y présente son dernier spectacle, Rideau !, tout en étant l'invité du Sila pour la dédicace d'un livre. Que le public se rassure, toutefois : Guy Bedos arrête le métier en solo, dont le one-man-show qu'il adore, mais il continuera à jouer au théâtre et il a même des projets de films. Celui pour qui «la vie est une comédie italienne» est encore alerte et n'entend pas prendre sa retraite définitive. Après deux ans de tournée en France avec Rideau !, il se produira à la salle Ibn Zeydoun de Riadh-El-Feth les 5, 6 et 7 novembre à 20h30. Le spectacle est organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) avec d'autres partenaires, notamment l'ONDA. Les points de vente des billets (le prix des places est fixé à 2500 DA) se trouvent au niveau du Sila (pavillon central, chapiteau AARC, de 10h à 16h) et de la salle Ibn Zeydoun (de 10h à 19h).«Tout a une fin sauf moi, car j'envisage la mort du public auquel je demande de chanter. Ce n'est qu'un au revoir mon frère», dira celui qui veut fermer le rideau de sa carrière en solo. Un spectacle mis en scène par Roger Louret et qu'il ne faut évidemment pas rater. Dans Rideau !, Guy Bedos présente un cocktail de ses sketchs-cultes et de ses fameuses revues de presse déjantées. Il y rend hommage à Simone Signoret, ainsi qu'à Boris Vian et Jacques Prévert. Les spectateurs qui ont la finesse d'esprit comprendront, à l'occasion, à quel point «l'humour est la politesse du désespoir». En plus des trois représentations de Rideau !, le public pourra rencontrer Guy Bedos au Salon du livre d'Alger. Car l'artiste complet (il est humoriste, acteur, scénariste) est aussi l'auteur d'une dizaine de livres. Son dernier ouvrage, J'ai fait un rêve (un titre emprunté à Martin Luther King), il le dédicacera au Sila. Il s'agit d'un livre humaniste, fait d'entretiens avec Gilles Vanderpooten, coauteur d'Engagez-vous ! (avec Stéphane Hessel), et qui dirige la rédaction de l'ONG Reporters d'Espoir. J'ai fait un rêve est paru aux éditions de l'Aube (France) en mars 2013. Guy Bedos y évoque notamment son enfance algérienne, lui qui disait en insistant qu'«il faut honorer l'enfant que l'on a été». Dans ce livre, on découvre, par exemple, qu'il tient son antiracisme de sa jeunesse algérienne. On part aussi à la rencontre de l'homme épris de liberté, indocile face aux pouvoirs, et qui a toujours résisté par l'insolence et par le rire. Un homme drôle et résolument tourné vers la vie. «A ceux qui me demandent de quoi je me mêle, je réponds que je me mêle de ce que je regarde», aime à répéter cet immense artiste qui projette son rêve d'une société meilleure dans la jeunesse qui s'indigne et qui agit. L'observateur féroce de sa société, celui que hérisse la bêtise arriviste ou l'indifférence a cet autre mot savoureux : «La Bourse ? Je m'en fous. J'ai choisi la vie.» Allez, rideau ! Il est temps de se procurer le livre et d'aller voir le spectacle.