Un colloque consacré à Assia Djebar, décliné sous le thème «Djebar : ou l'œuvre d'une vie», s'est ouvert samedi à l'université de Tizi-Ouzou, avec la participation de chercheurs venus d'universités du pays et de l'étranger. Organisée par la faculté des lettres et des Langues, avec le concours du Cercle des amis d'Assia Djebar (basé en France), cette manifestation, la huitième du genre, «a pour centre d'intérêt l'œuvre de Assia Djebar dans sa pluralité (romans, nouvelles, théâtre et poésie), en vue de débattre et d'échanger des idées sur les différents thèmes pris en charge à travers les écrits de la romancière», a indiqué à l'APS le président du comité d'organisation et enseignant à la faculté des lettres et des langues de Tizi-Ouzou (UMMTO), Namane Abdelaziz. Durant trois jours, les chercheurs, venus d'horizons divers, de France, des USA, d'Espagne, du Japon, de la Nouvelle-Calédonie, de Djibouti et de Tunisie notamment, auront à «traiter de l'œuvre djebarienne axée sur des thèmes liés à l'identité, l'exil, la mémoire, l'histoire, la traduction des œuvres de l'auteure, la langue française et autres thèmes susceptibles d'intéresser les communicants et les intervenants durant cette rencontre qui sera sanctionnée, à sa clôture, aujourd'hui lundi, par des recommandations», a précisé M. Namane. «La Soif d'Assia Djebar : pour un nouveau roman maghrébin», «L'œuvre d'Assia Djebar : quel héritage pour les intellectuels algériens ?», «Langue de Sang, Langue d'Amour», «Nulle part dans la maison de mon père ou la recherche des points d'ancrage» , «Lire et traduire Assia Djebar au Japon», «Problématique de la langue et de l'écriture chez Assia Djebar», sont, entre autres, les thèmes portés au programme de ce colloque, où les communicants s'expriment dans les langues arabe, française et anglaise, eu égard au caractère d'universalité de l'œuvre djebarienne. Le Cercle des amis d'Assia Djebar compte organiser, selon sa présidente, Mme Amel Chaouati, une conférence sur l'auteur des Allouettes naïves, en février 2014, à l'université d'Alger. Femmes d'Alger dans leur appartement, Oran, langue morte, Nulle part dans la maison de mon père, Les Alouettes naïves, Vaste est la prison, ou encore Le lion de Médine, Les nuits de Strasbourg, La Soif et Le Blanc d'Algérie sont parmi les œuvres de l'éminente romancière algérienne, élue à l'Académie française en 2005, exposées dans le hall de l'auditorium de l'université de Tizi-Ouzou. Assia Djebar, née Fatma-Zohra Imalayene, vit le jour le 30 juin 1936 à Cherchell (Tipasa). Caractérisée par une hybridité linguistique et culturelle, ses œuvres ont été traduites dans 26 langues. Son universalité, elle la doit aussi à la polyvalence de ses œuvres : elle est, à la fois, romancière, nouvelliste et poétesse, mais elle a écrit aussi pour le théâtre et réalisé plusieurs films. Son œuvre a pour thème l'émancipation de la femme, l'histoire, l'Algérie, considérée à travers sa violence et ses langues. Pour définir son style romanesque, elle écrit : «J'écris comme tant d'autres femmes écrivaines algériennes, avec un sentiment d'urgence contre la régression et la misogynie».