Les membres du Comité central du Front de libération nationale (FLN), qui animent et structurent le mouvement de redressement du parti, sous la houlette du binôme Belayat-Abada, ont annoncé vendredi à Alger, lors d'une conférence de presse, qu'ils mettent le cap désormais sur la préparation et la convocation d'une session légitime du comité central. Amar Saïdani reste à leurs yeux un usurpateur de sa fonction de secrétaire général du parti et qui, missionné, se charge de produire de la surenchère politicienne. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) La perspective d'une réunion du Comité central du parti, conformément aux statuts et dans le respect des lois de la République, est résolument inscrite dans l'agenda des redresseurs du FLN. Cette initiative semble inspirée par les échos favorables à leur communiqué du 2 novembre dernier, dans lequel ils avaient réitéré leur refus de la politique du fait accompli ainsi que leur engagement à déjouer le complot du 29 août dernier qui a intronisé illégalement Amar Saïdani à la tête du parti. «Lors de la réunion du 2 novembre, sanctionnée par un communiqué, nous étions 73 membres du Comité central. Après la parution du communiqué dans lequel nous avions réaffirmé notre position, d'autres membres du Comité central ont fait leur ledit communiqué. Nous sommes aujourd'hui 135 membres du Comité central à évoluer sur cette ligne de conduite», a soutenu Abdelkrim Abada. Du beau monde, donc, qui ne sera pas du rendez-vous de ce samedi à l'hôtel El-Aurassi où se tiendra la réunion du Comité central convoqué par Amar Saïdani et laquelle devra déboucher sur l'entérinement de la liste des membres du bureau politique du parti. Le Comité central du FLN compte, pour rappel, 340 membres. «On s'innocente des attitudes et positions des auteurs du complot qui tentent de faire asseoir le fait accompli, à travers l'atteinte à la légalité et la pollution de l'environnement militant, qui tentent de consacrer la qualité usurpée de secrétaire général, alors que la question fait l'objet d'un recours auprès du Conseil d'Etat», est-il dénoncé dans un communiqué au nom des membres du Comité central par Abderrahmane Belayat. «Nous considérons que tout ce qui a été fait par les auteurs du complot relève de l'usurpation mais aussi une violation de la volonté du Comité central du parti avant, pendant et après la rencontre d'El-Aurassi, ce qui a donné lieu à des comportements improvisés et superficiels et à un entêtement à s'attaquer à des responsables et des institutions de l'Etat», a poursuivi le communiqué. La position des redresseurs du FLN vis-à-vis d'Amar Saïdani n'a pas changé d'un iota. Pour eux, la rencontre de ce samedi à El-Aurassi n'est rien d'autre qu'une séquence de plus de la comédie qui poursuit de consacrer le fait accompli. Les redresseurs invitent l'ensemble des membres du Comité central du parti à réagir face à la dérive et à asseoir la légitimité. Une légitimité sabordée, selon Abada, le 29 août dernier, date à laquelle Amar Saïdani a pris les rênes du FLN. Le même Abada s'est longuement attardé dans le rappel des péripéties qui ont vu Saïdani intronisé premier responsable du parti. Il dira que la session du Comité central du 29 août dernier n'a pas respecté les procédures, ni en termes de présence ni en matière de votes. Selon lui, les mêmes méthodes usitées par Belkhadem ont été convoquées par ceux qui ont désigné Saïdani. «Celui qui organisait cette fraude pour Belkhadem s'est rallié à nous. Il est aujourd'hui parmi nous. Un jour prochain, il en témoignera», a concédé Abada qui a revendiqué la présence de 7 membres du bureau politique dans le mouvement de redressement, parmi eux les anciens ministres Amar Tou, Abdelaziz Ziari, Rachid Harraoubia. Invité à commenter les sorties de Saïdani, à travers lesquelles il répète que Bouteflika est le candidat du FLN, Abdelkrim Abada dira : «C'est un chargé de mission. Il fait dans la surenchère. Il veut obtenir le bon point d'avoir été le premier à appeler à un 4e mandat de Bouteflika.» Mais alors quelle est la position des redresseurs par rapport à la candidature de Bouteflika ? «Nous n'avons jamais dit que nous sommes contre Bouteflika», a précisé Abada, avant de consentir à clarifier sa position : «On sera en première ligne pour réaliser le programme du Président.»