Deux spectacles de danse placés sous le signe de la modernité et de la performance ont été donnés par des troupes algérienne et chinoise en ouverture de la 5e édition du Festival international de danse contemporaine qui se poursuivra jusqu'au 22 novembre. Le ballet de l'Office national de la communication et de l'information (ONCI) et la compagnie chinoise Beijing Dance Theater ont respectivement présenté au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA) Le pont et Sorrowful Song, deux chorégraphies de danse contemporaine mettant en avant les qualités techniques des danseurs pour la première et la minutie de la mise en scène pour la seconde. Dans un décor simple fait de deux cordes accrochées aux perches, créant entre elles un espace semblable à un pont suspendu, les danseurs du l'ONCI, portant des tenues noires, ont déployé en couple ou en solo, une palette de mouvements mêlés d'expressions contemporaines et de danse hip-hop exécutés avec maîtrise, particulièrement par les éléments masculins du ballet. Présenté sur une musique langoureuse aux sonorités orientales, ce spectacle d'une demi-heure donné par des danseurs jeunes mais expérimentés souffre, de l'avis de chorégraphes présents dans la salle, d'un manque d'expressivité et d'absence de narration dans la mise en scène, deux des principales caractéristiques de la danse contemporaine. Mettant en avant le talent des danseurs formés au sein de l'Ensemble des arts populaires de l'ONCI, le spectacle Le pont a, par ailleurs, été précédé d'un court documentaire du l'histoire de cette formation, créée en 1996, et sur les nombreuses distinctions qu'elle a reçues à travers le monde. Dans un registre plus élaboré, les dix-sept danseurs de la compagnie Beijing Dance Theater ont présenté un spectacle marqué par une grande symbiose entre les éléments de la formation dans l'exécution d'une chorégraphie à la mise en scène sophistiquée et précise. Evoluant en groupe sous une lumière rouge, les jeunes danseurs de cette formation créée en 2006 ont démontré toute l'étendue de leur talent à travers des pas tantôt lents et expressifs, tantôt saccadés et violents, servis par une bande sonore qui mêle musique classique universelle et musique traditionnelle chinoise. Avec cette particularité de garder tous les danseurs sur scène durant le spectacle, cette chorégraphie, qui met en avant, dans un même tableau, différentes phases de danse exécutées simultanément par petits groupes de danseurs, a conquis le public nombreux du TNA. Certains spectateurs ont, d'ailleurs, interprété le spectacle comme une évocation de la Révolution chinoise en se basant sur la présence d'étandards rouges utilisés par les danseurs et sur la mise en avant de la performance de groupe durant ce spectacle qui a été présenté également à l'occasion du 55e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et la Chine, par ailleurs invité d'honneur du festival. Vingt-quatre pays, en plus de l'Algérie qui est représentée avec huit compagnies, participent au 5e Festival international de danse contemporaine, placé cette année sous le slogan «Passerelles». Trois spectacles de danse y seront présentés en compétition chaque soir jusqu'au 22 novembre au TNA, tandis que le Palais de la culture, lieu habituel de la manifestation, est réservé à la partie «1⁄2 off» du festival et aux ateliers de formation des danseurs.