Dans le cadre d'une tournée de la troupe artistique de l'Oref, le chanteur Sid-Ali Driss a animé un après-midi musical au niveau du Musée national du patrimoine immatériel situé à la cité Aroudj. Malgré un temps pluvieux et froid, les mélomanes de la ville se sont déplacés pour savourer l'évènement culturel. Accompagné d'un orchestre bien rodé, l'artiste a fait vibrer la salle de spectacle à telle enseigne que des spectateurs emportés par le rythme ont exécuté des pas de danse sur la scène pour marquer leur adhésion à la qualité de la performance. Le neveu de Guerouabi a interprété des chansons du patrimoine, et El bareh a remporté la palme de l'applaudimètre. L'auteur de Adji tchouf ezzine a déclaré être heureux de se retrouver à Chlef où de nombreux orchestres chaâbis existent comme El Afrah, le groupe de Djamel Magharia, le groupe de Yacine Bounadja, Hachmaouia (dont les membres sont les neveux de Guerouabi). Sid-Ali Driss tient à nous rappeler son parcours artistique qui a commencé à l'émission «Alhane oua chabab», en 1974. Sa solide formation musicale est due à la fréquentation des écoles de musique El Fen oua El Adeb, Fakhardjia, Andaloussia. Il pense que le chaâbi a encore de beaux jours devant lui, car il intègre des instruments de plus en plus modernes. Ce qui rend ce genre de musique très rythmé et présent dans beaucoup de fêtes de mariage, car il fait danser. Malheureusement, la décennie noire a freiné l'évolution de cet art. Il conclura l'entretien en disant : «j'anime une émission sur le chaâbi, depuis 1998 à la Chaîne III. J'invite les associations musicales à avoir des écoles pour initier les jeunes à cet art, ainsi, on pourra pérenniser et conserver ce patrimoine. Dans l'orchestre de l'Oref, nous avons retrouvé un grand auteur compositeur en la personne de Sid-Ali Mazozi, qui est le créateur du genre tarabi, c'est-à-dire une musique orientale sur des paroles du melhoun. Il a commencé sa carrière en 1948 et a beaucoup côtoyé Mahboub Bati et Sambati. C'est une véritable encyclopédie. Il nous apprendra par exemple que le ûd a été créé par un certain Lahmak Benkabil et Farabi n'a fait qu'ajouter la 6e corde. Un autre chanteur prometteur a brillamment interprété des chansons kabyles de sa propre création comme Rah el hal et Fout enhar. La troupe doit sillonner 5 wilayas : Chlef, Relizane, Aïn Defla, Mostaganem, Médéa)