Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dont le secrétariat national s'est réuni vendredi, à Alger, lit dans les agitations du sérail une volonté d'asseoir, lors de la présidentielle d'avril prochain, un reclassement clanique, à travers le recours, une nouvelle fois, à la fraude électorale. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Le parti de Mohcine Belabbas a, dans un communiqué sanctionnant la réunion de son secrétariat national, souligné que «l'étouffement des scandales de corruption impliquant des notabilités du régime est un avant-goût de la mission dévolue à l'appareil judiciaire lors de la prochaine présidentielle». Pour éviter que cela n'intervienne et pousse davantage vers la dislocation du pays, le RCD préconise de réunir un large consensus républicain autour des trois préalables qu'il avait déjà anciennement énoncés, en l'occurrence la dissolution de la police politique, le restitution du FLN à la mémoire collective ainsi que la mise en place d'instruments permanents indépendants de gestion et d'observation des élections. Le parti voit dans la réponse du ministre de l'Intérieur à la revendication d'une commission nationale permanente de gestion des élections et d'un observatoire de surveillance des élections, tous les deux indépendants du gouvernement, une autre raison de se mobiliser. «Le rejet de la proposition par le ministre de l'Intérieur n'est ni une surprise ni une raison pour renoncer ; bien au contraire. Venant d'un ancien président du Conseil constitutionnel qui a refusé une auto-saisine de l'instance dont il avait la responsabilité et qui s'imposait à lui, ce rejet est un signal de plus qui doit mobiliser davantage celles et ceux qui se battent pour redonner la parole au peuple souverain», note le RCD dans son communiqué, rendu public samedi, saluant au passage la prise de position du groupedesa19 pour la mise en place d'une commission nationale indépendante pour l'organisation des élections. Aux trois préalables, le RCD rajoute un quatrième : l'exigence de la publication d'un bulletin de santé du chef de l'Etat émanant d'un collège de médecins crédibles et indépendants. «Ces préalables doivent convenir à la majorité des Algériennes et des Algériens extérieurs aux fraudes électorales, héritées de la nuit coloniale et par lesquelles des clientèles, un instant marginalisées, préparent aujourd'hui encore leur candidature à la rente», a souligné encore le parti qui note, par ailleurs, qu'une «déchéance institutionnelle illustrée par la gabegie d'un gouvernement de prédateurs, les abus d'autorité qui se manifestent par une répression de tous les mouvements sociaux, la stigmatisation de l'opposition et la censure étouffant les médias et toute voix discordante consacrent le discrédit de l'Algérie sur la scène internationale». Enfin, il relève l'échec retentissant de la diplomatie algérienne dans le dossier du Sahara occidental dont les premières victimes sont les Sahraouis eux-mêmes. «Les attaques lancées contre des pays voisins par un affidé du cercle présidentiel, au moment où le chef de l'Etat tentait une correction de son invective, attestent de l'opacité d'un fonctionnement des institutions qui n'épargne pas la sphère diplomatique.»