Par Kader Bakou «En face d'une œuvre d'art, il importe de se taire comme en présence d'un prince : attendre de savoir s'il faut parler et ce qu'il faut dire, et ne jamais prendre la parole le premier. Faute de quoi, on risquerait fort de n'entendre que sa propre voix», nous dit le philosophe allemand Arthur Schopenhauer. Jeudi dernier, l'Orchestre symphonique national avait donné un concert au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, où, l'espace de deux heures, il a gratifié le public d'un florilège de pièces musicales, suscitant, au final, une standing ovation de la part des présents dont le wali d'Alger, M. Abdelkader Zoukh. Dirigés par le maestro syrien Missak Baghdoudarian, les 55 musiciens, la soprano syrienne Talar Derkmanjian et le ténor italien Fabio Andreotti ont empli la salle de très belles envolées musicales et lyriques empruntées des airs d'opéra de compositeurs universels. Mais, en parallèle, les mélomanes installés au premier balcon de l'ex-Opéra d'Alger étaient incommodés par une autre partition «exécutée» par ceux ou celles qui viennent juste meubler leur vide avec leurs bambins, confondant soirée artistique avec crèche pour enfants. En effet, une mère flanquée de son petit faisait des va-et-vient incessants à travers la travée pour répondre aux caprices de son rejeton qui n'a rien d'un enfant de chœur. En pleine représentation, elle n'éprouvait aucune gêne à faire lever de leurs sièges, à maintes reprises, la rangée de spectateurs, avant de se laisser choir dans un autre siège de la salle avec son bourdonnant garnement. Visiblement, elle s'en moquait fichtrement des spectateurs qui suivaient les belles partitions de l'orchestre, car l'essentiel pour elle c'était d'être présente avec sa fausse note ! Le plus étrange, c'est qu'il y a pratiquement une «fausse note» à chaque spectacle musical et autres ! K.B.