Fort de 12,8 millions d'habitants, soit 40% de la population alg�rienne, �parpill�s � travers 948 communes, le monde rural d�j� fragilis� par des conditions naturelles souvent d�favorables et des conditions de vie difficiles, risque de l'�tre davantage, selon ce document, �en l'absence de strat�gie volontariste et forte visant son d�veloppement, sa promotion et la r�duction des in�galit�s territoriales�. Voire les projections d�mographiques � l'horizon 2030, selon ce document, confortent cette appr�ciation et mettent en relief des �volutions qui sont porteuses d'inqui�tudes quant � l'�quilibre de la soci�t� alg�rienne. Avec une stagnation � l'horizon pr�cit�, voire m�me une l�g�re diminution de la population rurale qui avoisinerait les 12,5 millions de personnes pour une population urbaine en progression � quelque 32,5 millions de personnes, la pression sur les villes est in�vitable alors m�me que leurs capacit�s d'absorption des flux en provenance du monde rural sont tr�s limit�es. En fait, ce document distingue, outre les 593 communes de type urbain, 948 communes de type rural caract�ris�es par l'h�t�rog�n�it� des territoires ruraux qu'elles recouvrent et par la diversit� des situations. Il met en exergue une tendance � la concentration et � l'urbanisation des populations rurales, des dynamiques diff�renti�es selon les territoires ruraux et la d�vitalisation de certains espaces ruraux malgr� l'existence de potentialit�s � mieux valoriser. Une ruralit� en baisse, diff�renti�e et assez forte Mettant en relief la concentration des populations et la marginalisation des espaces ruraux, ce document constate une ruralit� en baisse mais qui demeure assez forte. Ainsi, la part du monde rural conna�t une diminution constante depuis l'ind�pendance du fait de l'afflux important de populations vers les villes, de l'urbanisation rurale, elle-m�me cons�quente, et de l'accroissement plus rapide que connaissent les populations urbaines (4% en moyenne par an contre 0,4% pour la population rurale). En effet, les estimations actuelles donnent un chiffre de 39,2% et les projections 2010 de la FAO estiment que cette baisse conna�tra un fl�chissement et qu'� cette date, l'Alg�rie rurale devrait repr�senter encore plus du tiers de la population totale ce qui constituera un nombre encore important de ruraux et donc une richesse humaine importante. Par ailleurs, l'�volution de la ruralit� n'est pas homog�ne sur l'ensemble du territoire national et est diff�renti�e selon les r�gions, les zones rurales et m�me � l'int�rieur de celles-ci, en fonction des modes d'habitat plus ou moins regroup�s et du degr� d'urbanisation qu'elles connaissent. Ainsi, actuellement si 45% de la population rurale vit dans des habitations �parses (5,4 millions d'habitants) et � plus de 55% en habitat agglom�r� (6,7 millions d'habitants) dans pr�s de 3500 agglom�rations rurales et/ou semirurales, cette distribution varie selon les 48 wilayas. Dans ce sens, ce document met en relief trois types de situation en mati�re de dynamique d�mographique des espaces ruraux. Soit, un premier groupe compos� de 22 wilayas dans lesquelles la part de la population rurale dans la population totale conna�t une baisse sensible (moins de 10 et plus), un second groupe compos� de 13 wilayas pour laquelle la baisse de la population rurale se situe globalement � hauteur de celle enregistr�e au niveau national (-8,6%) et un troisi�me groupe de wilayas o� la population rurale reste relativement stable. Une tendance � l'urbanisation des populations rurales La tendance � l‘urbanisation des populations rurales au niveau de villes ou d'agglom�rations rurales et semirurales s'explique notamment par l'accroissement des revenus, l'am�lioration des conditions de vie, la r�alisation d'infrastructures et d'�quipements publics de base ainsi que par le regroupement pour des raisons de s�curit� et la sp�culation fonci�re aux abords des agglom�rations. Une tendance, indique ce document, qui ne devrait pas fl�chir dans un contexte favorable � la poursuite de l'influence de certains de ces facteurs ainsi que sous l'effet d'attraction qu'exerce g�n�ralement toute agglom�ration. A ce sujet, on rel�ve que le nombre d'agglom�rations rurales a plus que doubl� de 1966 � 1998, passant de 1692 � 3476, que celui des agglom�rations semi-rurales a �t� multipli� par 10 et que le nombre d'agglom�rations urbaines en milieu rural a �t� multipli� par 6. Une population faible et des perspectives d'emploi faibles D'autre part, il constate que les moins de 20 ans constituent plus de 51,5% du total des ruraux. Beaucoup de ces jeunes sont scolaris�s (avec un taux moins favorable pour les filles) tout en participant significativement aux activit�s des champs. Si l'on prend en compte la tranche d'�ge suivante (20-29 ans) qui repr�sente plus de 36% des actifs ruraux, on se trouve devant une population rurale majoritairement jeune. Actuellement, le taux d'occupation reste insuffisant au regard du potentiel actif existant notamment des jeunes. En effet, le taux de ch�mage moyen, estim� � 27,96 touche majoritairement la population jeune, notamment la tranche des 20-29 ans qui repr�sente � elle seule plus de la moiti� (59,4%) de tous les demandeurs d'emploi. Il s'agit l� d'un ch�mage d'insertion dans la mesure o� les primo-demandeurs repr�sentent � eux seuls 67,2% de l'ensemble des ch�meurs (62,9% pour les hommes et 83,2% pour les femmes). Une tendance � la pluriactivit� des m�nages Evoquant la dynamique diff�renti�e des secteurs d'activit� en milieu rural, ce document observe, au regard des activit�s relev�es, que la population des communes rurales reste fortement occup�e en agriculture, soit 51,7% en tenant compte de l'�levage. Les autres secteurs d'activit�, notamment l'industrie avec 2,53%, restent tr�s faiblement repr�sent�s. est � noter �galement un engouement important des jeunes de la tranche d'�ge comprise entre 15 et 19 ans, en agriculture, contribuant ainsi � la redynamisation du secteur agricole. Cependant, en consid�rant l'�volution des activit�s en milieu rural dans son ensemble, la population rurale, qui �tait � forte dominante agricole dans le pass�, est pratiquement � part �gale occup�e dans les secteurs secondaire et tertiaire. En fait, la population agricole, tout en restant majoritaire au sein des zones rurales, �volue vers d'autres activit�s de services ou de transformation. Cela, outre d'autres tendances que ce document rel�ve et notamment la pluriactivit� des m�nages, soit dans les familles agricoles qui peuvent tirer un revenu ext�rieur � l'exploitation dans 15,9% des cas gr�ce � des activit�s dans d'autres secteurs. Une indication qui n'inclut pas le travail dans le secteur informel qui peut constituer dans certains cas un volume plus cons�quent de sources de revenus. Le potentiel de main-d'œuvre susceptible de s'orienter vers des activit�s multiples est encore plus important puisque plus du quart des membres des m�nages sont sans emploi ou demandeurs d'emploi et ne trouvent pas d'opportunit� de travail dans leur zone. Cette faiblesse du d�veloppement de l'emploi rural eu aussi pour cons�quence le maintien d'une population sur de petites exploitations, consid�r�es comme une assurance minimale dans un environnement o� l'emploi salari� est rare. Pr�carit� et marginalisation sociale Par ailleurs, ce document �voque des situations de pr�carit� et de marginalisation sociale. En effet, sur les 8 millions de personnes consid�r�es comme pauvres au regard des indicateurs de pauvret�, la moiti� vit en milieu rural (estimation de 1998). En outre, 25% des pauvres en milieu rural ont des terres (propri�taires terriens pauvres poss�dant des petites exploitations non irrigu�es) et les m�nages ruraux tirent leurs revenus de sources multiples au sein de l'�conomie rurale (productions domestiques, production agricole, artisanat, location des actifs, etc.). Nombre d'�tudes sur la pauvret� en Alg�rie confirment la pr�gnance plus grande de la pauvret� en zone rurale m�me si l'existence de poches de pauvret� en zone urbaine est syst�matiquement relev�e. En fait, la d�t�rioration des revenus des m�nages ruraux se r�percute directement sur les conditions de vie. En outre, la difficult� des conditions de vie en milieu rural a �t� accentu�e par la d�gradation de la situation s�curitaire et explique, pour une bonne part, l'ampleur de l'exode rural qui a affect� quelque 4,8 millions de personnes entre 1977et 1998 et le profond sentiment de marginalisation qui r�gne chez une grande partie de la population. En d�finitive, la situation pr�valant en milieu rural, selon ce document, reste principalement marqu�e par la d�population de certains espaces ruraux et leur d�vitalisation, l'extension du ch�mage et de la pauvret�, ph�nom�nes essentiellement ruraux et l'ins�curit� alimentaire des m�nages, la pr�dominance des revenus agricoles dans les revenus des populations rurales, la faiblesse des revenus tir�s des activit�s agricoles, foresti�res et d'�levage, l'instabilit� et l'insuffisante formation de la main d'œuvre agricole et l'insuffisance de l'encadrement technique, financier et organisationnel des communaut�s rurales.