C�est � une perception renouvel�e du monde rural, l�am�lioration de la gouvernance locale et le renouvellement des �chelons de l�action publique, en donnant plus de pertinence � l��chelon local, que fait appel la politique de renouveau rural, bas�e sur une perspective territoriale et inscrite dans le contexte de la r�forme de l�Etat. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir)- En ao�t 2006, sous l��gide du ministre d�l�gu� charg� du d�veloppement rural, Rachid Benaissa, un rapport a �t� �labor� par la Commission nationale de d�veloppement rural, install�e en mars 2006. En 200 pages, ce rapport dresse le constat sur la situation des zones rurales et d�veloppe les axes d�une politique de renouveau rural, au profit d�un milieu rural qui �ne veut plus �tre synonyme de rel�gation et de pr�carit�. Cette politique est bas�e sur �une perception renouvel�e du monde rural�, une �vision positive� et �un projet ambitieux et mobilisateur�. Elle �s�inscrit dans une logique de reconstruction des compl�mentarit�s entre le monde rural et la ville�. Une ruralit� en progression mais fragile D�embl�e, ce rapport pr�sente des statistiques pertinentes sur le monde rural. En termes de poids d�mographique, la population rurale, � fin 2005, est en progression, en comparaison avec 1998, m�me si son pourcentage par rapport � celui de la population urbaine baisse l�g�rement, 13,3 millions � fin 2005 (40%) contre 12,2 millions en 1998 (42%). En effet, la population rurale a augment� de pr�s de un million deux cent mille habitants passant de 12 millions cent mille � 13 millions quatre cent mille habitants En termes d�espaces et de s�curit� 979 sur les 1541 communes sont rurales. En terme d�avenir, 70% des populations rurales ont moins de 30 ans. En outre ce rapport constate �� cot� de l�augmentation de la population rurale, il y a lieu de relever une tendance � l�urbanisation du milieu rural autour d�agglom�rations et de p�les d�activit�s rurales�. Une tendance �qui traduit en quelque sorte l��mergence de zones tampons vis-�-vis du milieu fortement urbanis�. Cette forme d�urbanisation permet surtout d�att�nuer la pression migratoire sur les grands centres urbains�. D�autre part, cette commission constate que �la progression du d�veloppement dans l�absolu et dans tous les secteurs est une r�alit�. Toutefois, elle rel�ve que �la nature des emplois en milieu rural et leurs structures (travaux saisonniers, irr�guliers, cr�neaux limit�s, importance de l�emploi administratif...) renseignent sur leur fragilit� et limitent les projections pour une population majoritairement jeune�. D�o� �la n�cessit� d�agir pour renforcer la diversit� �conomique en milieu rural�. De m�me, il est affirm� qu��apparaissant rarement au niveau des agr�gations de wilayas, l�homog�n�it� du d�veloppement au sein des territoires de chacune d�elle est rarement respect�e ; d�une commune � l�autre l��cart mesurable varie de 1 � 20 au sein d�une m�me wilaya�. La gouvernance locale doit �tre am�lior�e Selon ce rapport, �ces quatre constats confirment la n�cessit� d�am�liorer la gouvernance locale des territoires ruraux et renseignent sur la pertinence de la politique de renouveau rural et de la strat�gie adopt�e pour sa mise en �uvre�. Bas�e sur le concept de territoires ruraux, une telle politique �permet d�entrevoir les possibilit�s d�inscrire l�action de d�veloppement rural (am�lioration des conditions d�acc�s des populations rurales aux ressources naturelles et financi�res, int�gration des dispositifs de financement des activit�s en milieu rural, renforcement de la coordination et de l�int�gration intersectorielle, mise en place du cadre l�gislatif encadrant le d�veloppement durable des territoires ruraux�)�. Elle �met en avant l�id�e selon laquelle il n�est point de d�veloppement sans int�gration des interventions et sans une mutualisation des ressources et moyens�. Pour cette commission, �elle a, pour ce faire et pour assurer les conditions de sa concr�tisation, mis en place les conditions au plan des approches de d�veloppement rural, des outils de diagnostic, de programmation, d�int�gration intersectorielle et d��valuation�. Ce qui �permet d�envisager le d�veloppement rural sur des bases nouvelles, fiables et durables�. La perspective territoriale du d�veloppement rural En mettant notamment l�accent sur �la d�centralisation et la responsabilisation des acteurs au niveau local et sur le d�veloppement rural participatif�. Car, �si l�on admet que les politiques publiques ont �t� parfois en d�calage par rapport aux enjeux locaux et que les syst�mes de d�cision et d�action publique sont souvent en de�� des exigences de r�activit�, la perspective territoriale s�affirme, alors, comme une dimension majeure de tout syst�me dynamique d�information et d�aide � la d�cision�. De ce constat �surgit la n�cessit� de penser � long terme, pour agir avec plus d�efficacit� sur les m�canismes de prise de d�cision � court terme et moyen terme�. Ainsi �comprendre les processus socio�conomiques de longue dur�e qui traversent les territoires ruraux, construire des alternatives en termes de d�veloppement, favoriser une expression collective du futur et engager les acteurs sur la voie de strat�gies ambitieuses, sont les principaux objectifs de la d�marche prospective, appliqu�e au d�veloppement rural durable�. Cette vision �ne va pas sans une large diffusion de la culture de la transversalit� et de la territorialit� aupr�s des institutions publiques concern�es par le d�veloppement rural�, note ce rapport qui consid�re qu��elle oblige en m�me temps � repenser les �chelons de l�action publique en donnant plus de pertinence � l��chelon local�. La politique de renouveau est li�e � la r�forme de l�Etat Elle pose enfin la question de l�arbitrage entre les temporalit�s de l�action publique (long terme pour la strat�gie, court terme pour l�action). Pour les r�dacteurs de ce rapport, �cette culture constitue du reste une exigence de la r�forme de l�Etat, qui implique entre autres, un repositionnement des collectivit�s locales dans le processus d�cisionnel et la n�cessit� de porter un discours pertinent sur les nouvelles dynamiques spatio-rurales�. Car, �longtemps consid�r� comme secondaire, voire marginal, le local tend � s��lever dans les niveaux d�exigences locales, ce qui se traduit par des remises en causes profondes des modes d�action publique�, note ce rapport qui rel�ve qu��� mesure que l�Etat se concentre sur de grandes fonctions, le territoire est renforc� dans sa vocation d��tre un cadre d�organisation, de coordination de politiques diverses et de r�gulation�.