Jamais de mémoire, un décès n'a suscité de réactions instantanées et au moindre coin de la planète que celles qu'a charriées la mort de l'ex-leader sud-africain Nelson Mandela, qui a rendu l'âme jeudi soir, au bout d'une assez longue lutte contre une infection pulmonaire. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) Un hommage unanime et appuyé de toutes les sphères, politique, artistique, religieuse et sportive, à un homme qui aura marqué d'une empreinte indélébile le 20e siècle au point de devenir cette «source d'inspiration» universelle pour ses valeurs de pardon et de réconciliation. D'abord l'Algérie qui a décidé d'un deuil national de huit jours à partir d'hier décrété par le président de la République pour qui Nelson Mandela est une personnalité qui «incarne la longue lutte pour la liberté et la dignité» de l'Afrique du Sud. Aussi, Abdelaziz Bouteflika écrit dans un message de condoléances à la famille du leader sud-africain que «Nelson Mandela se confond avec l'histoire de l'Afrique du Sud dont il incarne la longue lutte pour la liberté et la dignité». Le président de la République a rappelé que dans son parcours de militant, Mandela «a démontré une humilité et une droiture irréprochables dans les engagements et les actions au service de son peuple». Et de soutenir que le meilleur hommage que nous pouvons rendre à Nelson Mandela est de «poursuivre cette action de solidarité sur la voie de la renaissance africaine». Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU considère Mandela comme une «figure singulière sur la scène internationale, un homme à la dignité calme et à l'héritage imposant, un géant de la justice et une source d'inspiration humaine». Et à Ban Ki-moon de mentionner que «personne n'a fait plus que lui à notre époque pour promouvoir les valeurs et les aspirations de l'ONU», citant la Commission vérité et réconciliation, créée sous sa direction qui reste, selon lui, «un modèle de réalisation de la justice pour des sociétés hantées par le spectre des violations des droits de l'Homme». L'Union africaine, quant à elle, relève «l'esprit du panafricanisme et de solidarité dans les luttes de l'humanité contre l'Apartheid, l'oppression et le colonialisme et pour l'autodétermination, la paix et la réconciliation» de Mandela, considérant son décès comme «une perte énorme pour sa famille, notre continent et, en fait, l'humanité elle-même». Ceci alors que l'UE voit en la mort de «l'un des plus grands êtres humains de notre époque» la perte d'un «père pour l'Afrique du Sud» et celle d'un «héros» pour le monde. Le Président américain n'est pas en reste, Barack Obama voyant en l'ancien leader anti-Apartheid «un des hommes les plus influents, les plus courageux, et l'un des êtres humains les plus profondément bons sur cette Terre». «Nelson Mandela a été l'incarnation de la nation sud-africaine, le ciment de son unité et la fierté de toute l'Afrique. Combattant infatigable de l'Apartheid, il l'aura terrassé par son courage, son obstination et sa persévérance. Nelson Mandela aura été un résistant exceptionnel et un combattant magnifique», affirme le Président français qui a décidé de la mise en berne de tous les drapeaux de la République. La chancelière allemande soutient que «le nom de Mandela sera pour toujours associé au combat contre l'oppression de son peuple et à la victoire sur le régime d'Apartheid» alors que le Président russe considère Mandela comme étant un des hommes politiques les plus «éminents de notre époque». Le Premier ministre britannique pense qu'avec la mort de Mandela, c'est «une grande lumière qui s'est éteinte dans le monde». Ceci, alors que Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, affirme que «Mandela a fait preuve de passion et d'intelligence pour réussir un des plus importants processus d'émancipation de l'être humain de l'Histoire contemporaine, la fin de l'Apartheid en Afrique du Sud». Mohamed el Baradei, prix Nobel de la paix, voit en la mort de Mandela la perte pour l'humanité de son plus grand fils alors que pour Bill Gates, le fondateur de Microsoft, «sa grâce et son courage ont changé le monde». Pour Morgan Freeman, acteur ayant incarné Nelson Mandela dans Invictus de Clint Eastwood en 2009, «Nelson Mandela était un saint pour beaucoup et un héros pour tous ceux qui chérissent la liberté et la dignité humaine».