Elles sont des charlatans escrocs doublées d'une perversion sans bornes. Elles passent pour des voyantes mais sont de véritables escrocs. Ces «voyantes» trompaient les jeunes filles en quête de mari, des commerçants à la recherche du gain facile et parvenaient à leur faire croire qu'il faille satisfaire les directives des démons (djinns). Pour cela, elles réclamaient de fortes sommes de leurs victimes surtout des commerçants ciblés, les riches et les femmes aisées. La genèse de cette affaire a commencé le 4 novembre dernier lorsqu'un commerçant de cosmétiques du centre-ville de Mostaganem âgé de 26 ans avait reçu la visite d'une voyante, une quadragénaire, accompagnée d'une fillette qui lui avait proposé de le débarrasser du mauvais sort qui devait l'affecter, d'exorciser son corps, et de rendre rentable son fonds commercial. Le commerçant, avant même qu'il n'accepte l'offre de la femme, celle-ci lui glissa un fil dans la main, en invoquant des récitations inintelligibles. Par on ne sait quelle magie, le fil se réduisit en un chapelet de nœuds. L'incompréhension consolida sa crédulité que la visiteuse voyait juste. Aussi, s'empressa-t-il de la récompenser en lui donnant un billet de 1 000 DA et tout en sollicitant son service pour le délivrer du mauvais sort dont il croyait être victime. Le lendemain, vers 9 heures du matin, dès l'ouverture, la femme passa à une vitesse supérieure. Elle se présenta de nouveau accompagnée d'une jeune fille de 26 ans. Elle demanda, alors, tout l'argent que le commerçant avait en sa possession, soit la bagatelle de 130 millions de centimes qu'elle enroula soigneusement dans du papier journal et débita des récitations incompréhensibles. Dans un tour de passe-passe dont le crédule commerçant ne se rendit même pas compte, le paquet d'argent changea de mains. Un autre paquet de journaux lui fut restitué avec la stricte condition de ne pas l'ouvrir avant la prière du Dhor, pour que «l'argent soit purifié du mauvais sort» et que son commerce soit avantageux avec des bénéfices à gogo. Il n'en fallait pas plus pour séduire la victime à laquelle on a fait croire que la somme pourrait même être doublée. C'est ainsi qu'une plainte a été déposée et il aura fallu plusieurs semaines d'investigations et d'examens scientifiques pour que les enquêteurs de la police puissent identifier les deux femmes et les arrêter. Présentées en fin de semaine devant le procureur de la République, elles ont été écrouées sous les griefs d'association de malfaiteurs, vol et charlatanisme.