Les spécialistes appellent à l'élargissement du programme de vaccination en Algérie pour prévenir des décès infanto-juvéniles. Ils proposent l'introduction de nouveaux vaccins dont celui anti-pneumococcique. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Nombre de spécialistes en pédiatrie plaident pour la modification du calendrier vaccinal. Selon eux, il est question de prévenir de certains décès infanto-juvéniles. Intervenant jeudi dernier à Alger, lors du congrès de la Société algérienne de pédiatrie, le Pr Jean-Paul Grangaud a insisté sur l'introduction de la vaccination contre la pneumococique et la rubéole. «Plusieurs cas de décès infanto-juvéniles sont évitables grâce à ses vaccins», dit-il. Il cite ainsi les différentes causes des décès infanto-juvéniles où les malformations congénitales, le pneumocoque et la déshydratation occupent une importante place. Pointant du doigt la «faiblesse de la communication obstétrico-pédiatrique», le Pr Grangaud suggère la mise en place d'un programme de prévention des malformations congénitales. «La supplémentation en acide folique des femmes avant le début de leur grossesse est devenue indispensable», souligne-t-il. Autres propositions du spécialiste : vacciner contre la pneumococcique et cibler les wilayas dans lesquelles la mortalité par déshydratation reste élevée. «Entre 2010 et 2013, les infections pulmonaires sévères ont été à l'origine de 37% de décès chez les enfants de moins de 5 ans et les déshydratations sévères de 15%», rappelle-t-il. De son côté, le Dr Tali Mammar a accentué son intervention sur les infections respiratoires. Elle affirme que la pneumonie est l'une des causes principales de mortalité chez l'enfant de moins de 5 ans dans le monde. L'OMS estime que cette maladie tue annuellement, 1,2 million d'enfants de moins de 5 ans. En 2010, l'Algérie a enregistré plus de 3 100 décès d'enfants de moins de 5 ans. Pourtant, poursuit, la spécialiste, «la pneumonie est une cause qui peut être évitée par la vaccination». Recommandé par l'OMS, le vaccin anti-pneumococique a été intégré par plusieurs pays dans le monde dans leur programme de vaccination. Par ailleurs, l'Algérie a pu réduire la mortalité infanto-juvénile de plus de 50%. Selon l'Office national des statistiques (ONS), le taux des cette mortalité a atteint 26,1 pour mille contre 55,7 pour mille en 1990. Une amélioration qui s'explique, selon l'ONS, par les résultats du programme de vaccination et des dispositifs de lutte contre les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës et la malnutrition.