Pour l'épidémiologiste Abdelkrim Soukhal, la destination Brésil n'est pas sans risques. Outre le virus du sida, le paludisme peut y être facilement contracté en l'absence de prévention. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Les risques d'infection et de mortalité par le paludisme chez le voyageur qui se rend dans les régions endémiques sont très élevés. C'est ce qu'a affirmé le Pr Abdelkrim Soukhal, spécialiste en épidémiologie au CHU de Béni Messous, hier au forum de DK News à Alger. «L'Amérique latine est une zone où la transmission de cette maladie infectieuse est continue. Le Brésil est donc un pays où l'on peut contracter facilement le paludisme», précise-t-il. Devant abriter la phase finale de la Coupe du monde de football 2014, le Brésil est aussi fortement affecté par le virus du sida. «Il faut que tous les Algériens qui comptent s'y rendre prennent des mesures préventives contre le VIH et soient soumis à une chimioprophylaxie avant, pendant et au retour, pour éviter toute infection de paludisme», souligne l'épidémiologiste. Et d'ajouter : «Il n'existe pas de vaccin contre le paludisme mais contre la fièvre jaune. Un vaccin à administrer 10 jours avant le déplacement vers les régions endémiques et est valable 10 ans». Quant aux cas déclarés dernièrement en Algérie, il estime que ces personnes se sont rendues dans un pays africain endémique «sans respecter le traitement sanitaire recommandé». Epidémie ou pas ? Le Pr Soukhal dira qu'on ne peut parler d'une épidémie mais plutôt d'une recrudescence de cas de paludisme en Algérie. Le spécialiste dresse l'historique de cette maladie infectieuse, transmise par des moustiques et appelée également la fièvre des marais. «Jusqu'à l'année 1960, le paludisme était fortement endémique en Algérie. Ce n'est qu'en 1968 qu'un programme national de lutte contre le paludisme a été mis en place», a-t-il rappelé. Toujours est-il, poursuit-il, «nous assistons, depuis le début des années 1980 à une augmentation des cas importés, d'où le risque de réintroduction de cette maladie». La preuve : l'Algérie a enregistré de nouveaux cas de paludisme, confirmés par l'Institut national de la santé publique durant ces dernières années. «L'année 2010 a été marquée puisque 408 cas confirmés ont été recensés dont 400 cas importés. L'année suivante a connu 191 cas de paludisme dont 187 cas importés», précise-t-il. Considéré comme le deuxième fléau mondial après le sida, le paludisme est décrit par une étude française comme «une arme de destruction massive».